Les députés qui ont mené la délégation du Parlement européen à Charm El-Sheikh ont commenté l’issue des négociations à la fin de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique.
Une délégation officielle du Parlement européen s’est rendue en Égypte la semaine dernière pour participer à la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique-COP27, qui s’est déroulée à Charm El-Sheikh.
Le président de la délégation, Bas Eickhout (Verts/ALE, NL), et le vice-président, Peter Liese (PPE, DE), ont fait les commentaires suivants après l’annonce de l’accord.
« L’Europe a dû se battre jusqu’au bout pour maintenir l’ambition de l’année dernière. Mais c’est insuffisant si nous voulons atteindre les objectifs climatiques que nous nous sommes fixés. Je ne peux donc conclure que 2022 est une année climatique perdue. Concernant les « pertes et dommages », l’UE a néanmoins su faire preuve de leadership en se déclarant elle-même en faveur d’un fonds dédié. Cette COP est donc finalement parvenue à un résultat« , a déclaré Bas Eickhout.
« Je suis déçu que nous soyons si loin d’atteindre l’objectif climatique de Paris, mais je reste optimiste car, malgré toutes les inquiétudes, le processus multilatéral a tenu bon. Il y a du progrès et l’espoir que cela continue. L’UE a défendu une plus grande ambition climatique et un soutien accru aux personnes souffrant du changement climatique.
Le renouveau de la coopération entre les États-Unis et la Chine est également crucial. Après notre conversation avec le négociateur chinois Xie Zhenhua, je l’ai vu avoir un entretien bilatéral avec John Kerry, ce qui est bon signe.
Toutefois, il est dommage que l’UE n’ait pas consacré davantage de ressources à une présentation plus approfondie de ses initiatives, qui vont dans le bon sens. Le vice-président de la Commission, Frans Timmermans, devrait travailler 24 heures sur 24 aux négociations internationales sur le climat, mais il n’en a pas le temps. Nous avons besoin d’un John Kerry européen« , a déclaré le vice président de la délégation Peter Liese.
Le Parlement est co-législateur de la législation sur le climat et l’énergie de l’UE qui vise à mettre en application l’Accord de Paris, et doit donner son accord préalable pour que l’UE souscrive à des accords internationaux.
Les députés militent pour que la législation européenne sur le climat soit plus ambitieuse et ont déclaré l’urgence climatique le 28 novembre 2019.
En juin 2021, le Parlement a adopté la loi européenne sur le climat, qui transforme l’engagement politique du Pacte vert européen en faveur de la neutralité climatique de l’UE d’ici 2050 en une obligation contraignante pour l’UE et les États membres. Elle porte également l’objectif de l’UE en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 de 40 % à au moins 55 %, par rapport aux niveaux de 1990.
Le Parlement négocie actuellement avec les États membres le paquet législatif « Fit for 55 en 2030 » afin de permettre à l’UE d’atteindre un objectif plus ambitieux pour 2030. Un accord politique entre le Parlement et le Conseil a déjà été conclu sur des règles plus strictes concernant les émissions de gaz à effet de serre des États membres, sur un objectif d’émissions nulles pour les nouvelles voitures et camionnettes en 2035 et sur le secteur de l’utilisation des terres, du changement d’affectation des terres et de la foresterie (UTCATF). Les négociations devraient être finalisées sur les autres dossiers dans les mois à venir.