Des accords historiques ont été signés entre l’Italie et la Libye dans les domaines de la production de gaz et le contrôle des flux migratoires. « Le secteur de l’énergie n’a pas connu d’investissement de cette ampleur depuis plus d’un quart de siècle », selon le producteur gazier libyen.
Mme Meloni s’est rendue en Libye pour y rencontrer le Premier ministre du gouvernement d’unité nationale libyen, Abdul Hamid Dbeibah, et le président du Conseil présidentiel, Mohammed Yunis Ahmed Al-Menfi. La visite à Tripoli fait suite à celle effectuée à Alger il y a quelques jours et pourrait être suivie d’une autre en Tunisie. Elle s’inscrit dans le cadre du plan gouvernemental visant à faire de l’Italie une capitale énergétique en Europe — le « plan Mattei ».
« L’accord d’aujourd’hui permettra de réaliser d’importants investissements dans le secteur de l’énergie en Libye, contribuant ainsi au développement et à la création d’emplois dans le pays et renforçant la position d’Eni en tant que premier opérateur en Libye », a déclaré M. Descalzi.
M. Descalzi et Farhat Bengdara, le PDG de la compagnie pétrolière libyenne National Oil Corporation (NOC), ont signé un accord visant à lancer le développement des installations « A&E ». Il s’agit d’un projet stratégique qui a pour but d’augmenter la production de gaz afin d’approvisionner le marché intérieur libyen et d’assurer les exportations vers l’Europe. Eni opère en Libye depuis 1959 où elle est le principal producteur de gaz avec 80 % de la production nationale.
L’investissement total est d’environ 8 milliards de dollars, le plus important réalisé par Eni au cours des 25 dernières années. L’accord porte sur deux gisements offshore au large de la côte ouest dont les réserves sont estimées à 6 trillions de pieds cubes. La production de gaz commencera en 2026 et, à raison de 850 millions de pieds cubes par jour, pourra se poursuivre pendant 25 ans.
« Le secteur de l’énergie n’a pas connu d’investissement de cette ampleur depuis plus d’un quart de siècle », a déclaré M. Bengdara, PDG de la NOC, à Bloomberg.
Le projet prévoit également la construction d’une installation de piégeage et de stockage du dioxyde de carbone qui permettra de réduire l’empreinte carbone globale, conformément à la stratégie de décarbonation de l’UE et d’Eni.
La Libye occupe la cinquième place dans le classement des pays d’Afrique possédant les plus grandes réserves de gaz, derrière le Nigeria, l’Algérie, le Mozambique et l’Égypte. Le gazoduc GreenStream, long de 520 km, est en service depuis 2004. Il relie la Libye à l’Italie et, plus précisément, de Mellitah à Gela, en Sicile.
Source : EURACTIV