Les pressions inflationnistes dans la zone euro ont commencé à s’atténuer, y compris pour les prix de base, selon la Banque centrale européenne (BCE).
“Il y a des preuves significatives que la politique monétaire est en train d’entrer en action. Pour l’énergie, les denrées alimentaires et les biens, il y a beaucoup d’indicateurs prospectifs qui disent que les pressions inflationnistes dans toutes ces catégories devraient diminuer assez fortement”, a indiqué Philip Lane, membre du conseil des gouverneurs de la BCE dans une interview à Reuters.
En effet, la baisse des prix du pétrole et du gaz, l’allègement des goulets d’étranglement, la réouverture de la Chine, le soutien budgétaire copieux et les propres hausses de taux de la BCE sont des facteurs qui pèsent sur l’inflation, a-t-il souligné.
“Si vous regardez plus loin, à 2024, à 2025, le resserrement de la politique monétaire a été nettement plus important que ce qui était intégré dans les prévisions de décembre et cela doit être pris en compte dans les nouvelles prévisions”, a relevé M.Lane.
Selon lui, la hausse des taux d’intérêt se répercute sur l’économie, pesant sur le prix des services et des autres biens de base, qui excluent le carburant et les denrées alimentaires volatiles.
Pour que l’institution monétaire mette fin aux hausses de taux, M. Lane a énoncé trois critères. La banque doit avoir des projections d’inflation plus faibles sur son horizon de prévision de trois ans et faire des progrès dans la réduction de l’inflation sous-jacente réelle. Enfin, elle doit conclure que la politique monétaire fonctionne.
“Nous souscrivons tous au critère selon lequel il est important de réaliser des progrès suffisants en matière d’inflation sous-jacente”, a-t-il fait observer.
Et de poursuivre qu’une fois que les taux auront atteint un plateau, la BCE prévoit de les y maintenir pendant un certain temps et ne révisera pas ses plans dès que l’inflation sous-jacente commencera à baisser de manière significative.
Pour rappel, la BCE avait décidé, le 02 février, de relever une nouvelle fois ses trois taux d’intérêt directeurs de 50 points de base, comme lors de sa précédente réunion en décembre, et “les relèvera de nouveau” d’autant en mars pour faire face à l’inflation.