A l’issue d’un conseil des ministres délocalisé dans le sud de l’Italie, où le naufrage d’un bateau de migrants a fait au moins 72 morts fin février, la Première ministre italienne Giorgia Meloni a réaffirmé, jeudi soir, la détermination de son gouvernement à lutter contre l’immigration clandestine et les passeurs.
Ce conseil des ministres s’est symboliquement tenu à Cutro en Calabre, la région formant la pointe de la Botte italienne où parviennent chaque année de nombreuses embarcations transportant des migrants.
Une première hors de Rome pour l’exécutif qui depuis son entrée en fonction en octobre 2022 s’est attaqué à la question migratoire. Si Mme Meloni a déploré une tragédie humaine et exprimé son soutien aux familles des victimes de ce naufrage, elle a surtout fustigé “la traite d’êtres humains”. “Notre réponse à ce qui s’est passé est une politique de plus grande fermeté”, a-t-elle promis.
Le conseil des ministres a approuvé un nouveau décret renforçant les peines pour les passeurs et créant un nouveau crime passible de trente années de prison pour ces trafiquants dont les opérations ont entraîné la mort ou des blessures de leurs victimes.
Le texte prévoit également des quotas d’immigration préférentiels pour les pays de départ qui contribueraient à la lutte contre les passeurs.
La justice italienne a ouvert une enquête sur les circonstances de la tragédie. Le ministre de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, a accusé les quatre passeurs présumés d’être à l’origine de ce drame car ils sont restés des heures sans accoster à proximité des côtes, de nuit et par mauvaise mer, pour échapper aux forces de l’ordre, avant d’effectuer une manoeuvre périlleuse ayant provoqué le naufrage.
La cheffe de la Commission européenne Ursula von der Leyen a assuré, dans une lettre envoyée lundi à Mme Meloni, que l’Italie ne serait pas laissée seule pour gérer “un défi européen qui exige une réponse européenne”, tout en soulignant “le devoir moral d’agir pour éviter des tragédies similaires”.