Le gouvernement italien a déclaré un état d’urgence national de six mois pour faire face à l’afflux de migrants illégaux, ayant augmenté de plus de 55% en 2022.
L’état d’urgence permettra de “mettre en œuvre, dans les plus brefs délais, des mesures exceptionelles pour réduire l’afflux des migrants illégaux, notamment dans l’île de Lampedusa, dans le sud du pays”, fait savoir un communiqué de la primature.
L’Exécutif prevoit, en outre, de nouvelles structures, adaptées à la fois à l’accueil, au traitement et au rapatriement des migrants qui ne remplissent pas les conditions requises pour rester en Italie. Plus de 3000 migrants ont été secourus en mer par les gardes-côtes italiens pendant les trois derniers jours, confirmant la tendance à la hausse des arrivées dans la péninsule.
Plus de 105.130 migrants en situation irrégulière sont arrivés l’année précédente en Italie par les voies maritimes méditerranéennes dans le sillage de 2.539 débarquements, enregistrant une hausse “significative” de 55,80% par rapport à 2021, selon des données de la police d’État italienne.
La pression migratoire irrégulière par voie maritime, qui a diminué régulièrement de 2017 à 2019, a inversé la tendance de 2020 à 2022, enregistrant une augmentation significative, a souligné la police d’Etat dans un rapport publié récemment, signalant que le pic d’arrivées a été enregistré en août, ou 16.816 migrants sont arrivés, avec une moyenne de 542,45 débarqués par jour.
Par ailleurs, 4.676.719 étrangers sont installés légalement en Italie, font savoir les autorités italiennes, ajoutant que 1.570.183 titres de séjour ont été délivrés en 2022, soit une augmentation de 11% par rapport à 2021.
Des quotas spéciaux, des procédures d’entrée simplifiées et des démarches d’installation accélérées…l’Italie diversifie et renforce ses canaux de migration légale. Secouée par le naufrage d’une embarcation, ayant coûté la vie à 76 migrants au large des côtes calabraises, Rome étend les voies d’accès régulières. De quoi tenter d’’’éviter les drames’’ qui se succèdent en Méditerranée. Mais également répondre aux besoins démographiques et économiques de la péninsule, en plein chantier de relance et de réforme.
Le Conseil des ministres italien a, en outre, approuvé un nouveau décret renforçant les peines pour les passeurs et créant un nouveau crime passible de trente ans de prison pour ces trafiquants dont les opérations ont entraîné la mort ou des blessures de leurs victimes.
L’exécutif a aussi réintroduit, en version adaptée, du code de conduite des navires humanitaires, préparé et adopté en 2017 par le gouvernement de centre gauche. Cette nouvelle “charte” impose aux navires-ambulances d’intervenir seulement lorsqu’il existe un danger effectif pour les migrants. Par ailleurs, les bateaux humanitaires devront démontrer qu’ils ont secouru des embarcations qui risquaient un naufrage pour pouvoir accoster dans un port italien.
AA