La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, s’est dite préoccupée par la montée de la désinformation. La députée européen a déclaré qu’il s’agissait d’un « danger absolu ». Elle s’exprimait lundi à l’Université de la Sorbonne à Paris.
La députée maltaise a déclaré : « La désinformation, touche nos démocraties et sociétés libérales depuis les années 2000 avec le développement d’internet et des réseaux sociaux.
« La désinformation est aussi vieille que le monde. Les outils technologiques de l’intelligence artificielle, les réseaux sociaux lui donnent une portée inédite.
« Et c’est un danger absolu. »
Elle a ajouté : « Ce danger est d’autant plus grand qu’il est amplifié par des États comme la Russie et l’Iran, qui ne sont que des modèles de vertu démocratique et jouent un joli jeu en soufflant sur les braises de la polarisation de nos scènes politiques.
« L’objectif est le même : dénigrer les démocraties. La méthode est constante : semer le doute.
« Plus que jamais, nous devons prendre les mesures nécessaires et nous armer pour lutter contre cette offensive. »
Elle a ajouté : « Oui, le monde est de plus en plus dangereux. Oui, l’Europe est confrontée à de grands défis.
« Mais il faut tenir le coup. Accrochez-vous pour construire et défendre la paix et la liberté. Nous n’avons pas le droit d’oublier ce que nous sommes et ce que nous voulons. Pour nous-mêmes, pour nos enfants et pour l’Europe.
« Je fais partie d’une génération qui était enfant lorsque le mur de Berlin est tombé, lorsqu’un peuple est apparu sur la place Tiananmen… Une génération qui s’est souvenue de l’effondrement de l’Union soviétique et de la joie débridée de millions d’Européens enfin libres de choisir leur destin. . Nous avons vécu cette victoire.
« Mais avec le temps, nous sommes devenus trop assurés du caractère solide et évident de cette liberté. Les mouvements extrêmes sont aux portes du pouvoir et là-bas en Europe. Voire même d’y participer.
« Et c’est pourquoi nous devons sérieusement repenser et réformer l’Europe. L’histoire de l’intégration européenne nous a montré que c’est à travers les crises que nous assumons nos responsabilités, que l’Europe avance, se transforme, évolue et se renforce.
« Et même si cela peut sembler lointain, voire inquiétant, pour nombre de nos citoyens, nous devons aborder la question de l’élargissement dans son ensemble.
« Le monde ne nous attend pas. Si nous osons le changement, notre projet collectif stagnera et perdra de sa pertinence. Nous devons nous adapter à la nouvelle réalité géopolitique que j’ai déjà évoquée. Si nous ne répondons pas à l’appel de nos voisins, d’autres acteurs géopolitiques le feront et combleront le vide à nos frontières.
Roberta Metsola a conclu : « Nous avions les mêmes craintes avant l’élargissement de 2004. Pourtant, l’histoire nous a montré qu’une Union européenne élargie, fondée sur des objectifs clairs, sert à défendre la paix, la sécurité, la stabilité et la prospérité de l’Europe sur la scène internationale.»