Les « doubles standards » de l’Union européenne à l’égard de la guerre en Ukraine et de la récente escalade du conflit au Moyen-Orient ont été examinés de près lors de la table ronde annuelle de haut niveau des Amis de l’Europe (Friends of europe) sur l’État de l’Europe.
Plus de 200 décideurs politiques et leaders d’opinion européens se sont réunis jeudi 09 novembre 2023 à Bruxelles pour discuter de 10 choix politiques pour un contrat social européen renouvelé.
Abordant la complexité du conflit au Moyen-Orient, Federica Mogherini, rectrice du Collège d’Europe, a déclaré qu’elle était moins préoccupée par la question de savoir qui parle au nom de l’UE. «Personnellement, je ne me soucie pas vraiment de savoir qui parle au nom de l’Europe, à condition que nous parlions d’une seule voix. Je suis heureuse quand nous avons plusieurs voix, mais le but est de chanter la même chanson avec des voix différentes», a déclaré l’ancien haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la sécurité.
Concernant la guerre en cours en Palestine, l’ancienne députée européenne Ana Gomes a dénoncé le double standard de l’UE entre l’Ukraine et la Palestine, arguant que l’Union perdra sa crédibilité si elle continue à «permettre à Israël de faire une pure farce du droit international». Nous n’avons pas de voix morale en ce moment ».
Ece Temelkuran, romancière turque primée, a souligné avec insistance « les temps étranges que nous traversons, où même les voix qui disent que les enfants ne devraient pas être tués sont marginalisées ».
« En ne défendant pas la dignité humaine et les droits de l’homme, pour la plupart des citoyens en dehors de l’UE, l’UE n’a pas réussi à promouvoir ses valeurs », a alerté Jasminko Halilović, fondateur et PDG du War Childhood Museum, en Bosnie-Herzégovine. Halilović, qui, enfant, a vécu la guerre en Bosnie, a en outre averti : « L’incapacité de parler d’une seule voix et de tenir ses promesses aura des implications à long terme sur la crédibilité [de l’UE] ».
Nous ne sommes « certainement pas prêts » pour la prochaine crise, déclare le vice-Premier ministre belge
Interrogé lors d’une session consacrée au renforcement de la résilience des systèmes de santé si nous sommes prêts pour la prochaine crise, Frank Vandenbroucke, vice-Premier ministre belge, a répondu : « Un peu mieux préparé mais certainement pas prêt. Nous devons être conscients que nous serons bien plus confrontés à des crises transnationales de grande ampleur que par le passé.»
Pour renforcer la résilience, Karien van Gennip, ministre néerlandaise des Affaires sociales et de l’Emploi, a déclaré : « Nous avons besoin d’une Europe forte et unie, mais aussi d’une société forte et cohérente, capable de relever ces défis. » Le ministre néerlandais a en outre averti que « notre contrat social est en danger. Nous constatons des inégalités structurelles et des lignes de fracture qui exercent une pression sur notre société. Les gens se sentent laissés pour compte et leurs intérêts ne sont pas pris en compte.»
Un contrat social renouvelé pour l’Europe était le thème principal de l’État de l’Europe.
Les Amis de l’Europe appellent au renouvellement de notre contrat social afin de relever les plus grands défis d’aujourd’hui et de réaliser de réels progrès sociaux dans les domaines de la paix et de la sécurité, de la prospérité sociale, de la croissance économique durable et des transitions inclusives et équitables.
