Des chars utilisant des stéréotypes antisémites avaient valu aux festivités d’être rayées de la liste du Patrimoine immatériel de l’Unesco en 2019.
Les organisations représentatives de la communauté juive ont réagi avec consternation au cortège. Qu’il s’agisse du Forum des organisations juives, de la Ligue belge contre l’antisémitisme (LBCA) ou encore du Comité de coordination des organisations juives de Belgique (CCOJB), toutes affirment que l’affront est encore pire que celui de 2019.
Des chars utilisant des stéréotypes antisémites avaient valu aux festivités d’être rayées de la liste du Patrimoine immatériel de l’Unesco en 2019.
« Capitale de la moquerie et de la satire » : c’est ainsi que se présente la ville flamande d’Alost (Belgique), à l’occasion de son carnaval annuel. Mais, depuis deux ans, la satire multiplie les stéréotypes antisémites. En 2019 déjà, la communauté juive s’était indignée devant un char caricaturant des personnages au nez crochu, entourés de rats et juchés sur des sacs d’argent. Le scandale avait été tel que l’Unesco avait exclu le carnaval d’Alost de la liste de son Patrimoine culturel immatériel. Six ans plus tôt, en 2013, le carnaval avait mis en scène un « char de déportation » censé expulser les Belges francophones.
Cette année, le carnaval a persisté. Les marionnettes au nez crochu ont été réemployées dans un autre décor, un stand de foire, aux côtés d’autres religions. Plus loin, des carnavaliers affublés de deux papillotes tombant d’un grand chapeau de fourrure noire, de chaque côté de leur visage, et déguisés en fourmi devant un mur des Lamentations en or, a également suscité une vive controverse. Certains, y compris dans la foule, arboraient aussi fièrement un nez crochu en papier moulé. Le cortège comptait également des uniformes nazis et des costumes hassidiques. De quoi susciter une polémique encore plus violente que l’année dernière.