Après 16 heures d’intenses négociations, le Parlement européen et les États membres sont parvenus à un accord crucial sur la réforme des règles budgétaires de l’UE.
Les négociateurs représentant le Conseil européen et le Parlement européen sont parvenus à un accord politique provisoire sur une refonte substantielle du cadre de gouvernance économique de l’UE. Cette évolution met en évidence un effort concerté visant à renforcer la stabilité budgétaire dans tous les États membres tout en stimulant la croissance par le biais de réformes et d’investissements ciblés.
Le ministre belge des Finances, Vincent Van Peteghem, a salué l’accord comme une amélioration cruciale du cadre existant, promettant un ensemble de règles plus robustes applicables à tous les pays de l’UE.
L’accord, finalisé aux premières heures de samedi, vise à moderniser les réglementations du Pacte de stabilité et de croissance, établi à la fin des années 1990. Cette étape importante marque un pas important dans les efforts déployés par l’UE pour trouver un équilibre nuancé entre la discipline budgétaire et l’impératif de stimuler l’investissement au service de la croissance économique.
Le texte de l’accord, défendu par la présidence belge du Conseil de l’UE sur les réseaux sociaux, reflète un effort de collaboration pour répondre aux préoccupations de divers États membres.
Au cours des deux dernières années, dans un contexte de pressions croissantes de la part d’États frugaux comme l’Allemagne et de partisans d’une plus grande flexibilité comme la France et l’Italie, l’UE s’est engagée dans des négociations complexes pour remanier son cadre budgétaire.
Alors que les critiques ont décrié la complexité des nouvelles règles, les qualifiant d’instruments d’austérité, les partisans soutiennent que les réformes sont indispensables pour parvenir à des finances publiques équilibrées et viables, favoriser les investissements et créer des emplois dans toute l’UE.
Un aspect central de l’accord est l’introduction de règles budgétaires plus souples et adaptées à la situation spécifique de chaque État membre.
Tout en maintenant les limites de la dette et des déficits budgétaires, l’accord permet une plus grande adaptabilité pour faire face aux déficits excessifs, ce qui est particulièrement crucial dans le contexte des perturbations économiques induites par la pandémie de COVID-19 et les tensions géopolitiques en cours.
Le cadre révisé préconise une approche nuancée, permettant à chaque pays de définir sa trajectoire vers la stabilité budgétaire tout en mettant en œuvre les réformes et les investissements nécessaires.
En donnant la priorité à l’évolution des dépenses plutôt qu’à des objectifs rigides de déficit, l’UE vise à faciliter une transition en douceur vers un retour à la santé budgétaire.
Cependant, les négociations n’ont pas été exemptes de controverses, les États membres se disputant sur la mesure dans laquelle les limites précédentes devraient être assouplies.
L’accord établit un équilibre délicat entre la prise en compte de priorités urgentes telles que la transition écologique et les préoccupations en matière de sécurité à la suite des conflits en Europe, tout en respectant la responsabilité budgétaire.
Les principales dispositions de l’accord comprennent un effort minimum quantifiable pour tous les pays de l’UE afin de réduire la dette et les déficits, approuvé par l’Allemagne et ses alliés.
Bien qu’ils aient reçu le soutien de divers groupes politiques, la dissidence persiste parmi les Verts et certains membres du S&D, qui perçoivent l’accord comme une régression vers les mesures d’austérité.