Sebastian Kurz, autrefois présenté comme le prodige de la politique de droite en Europe, fait aujourd’hui face à un formidable revers dans sa carrière politique. Samedi, il a été reconnu coupable d’avoir trompé le parlement autrichien, marquant un déclin brutal pour l’ancien chancelier qui était autrefois présenté comme l’avant-garde du conservatisme européen.
L’ascension politique de Sebastian Kurz a été fulgurante : accédant au poste de secrétaire d’État à l’âge de vingt-quatre ans, puis assumant le rôle de ministre des Affaires étrangères deux ans plus tard, et finalement s’imposant à la tête de son parti et à la chancellerie à l’âge de trente ans, Kurz incarnait le leadership conservateur juvénile.
Son charisme, son alignement sur l’extrême droite et sa position ferme sur l’immigration semblaient constituer une formule gagnante.
Cependant, son mandat a été entaché de scandales.
Son premier gouvernement s’est effondré en 2019 à la suite de l’affaire d’Ibiza, qui impliquait des personnalités de premier plan de son partenaire de coalition d’extrême droite, le FPÖ, dans des négociations pour obtenir des faveurs politiques avec la nièce d’un oligarque russe.
Bien qu’il ait résisté à cette tempête, Kurz a obtenu un deuxième mandat en tant que chancelier, mais il a été assiégé par des allégations de corruption qui ont abouti à sa démission en 2021. Par la suite, il est passé au secteur privé, assumant un rôle de consultant.
Depuis qu’il a démissionné de son poste de chancelier, Kurz a été engagé en tant que consultant pour Peter Thiel, une sommité de la Silicon Valley, et s’est lancé dans une aventure dans la cybersécurité en Israël aux côtés de Shalev Hulio, cofondateur de la société responsable du logiciel espion Pegasus.
La condamnation de vendredi est sur le point de jeter une ombre sur sa carrière naissante, car de nombreuses entreprises internationales ont des politiques interdisant tout engagement avec des criminels condamnés.
Le récent verdict prononcé à l’encontre de Kurz émane de son témoignage devant une commission parlementaire chargée d’examiner la nomination des responsables de la holding d’État Öbag.
Kurz a été reconnu coupable de parjure en raison de son implication dans ces nominations. Bien qu’il ait fermement clamé son innocence et exprimé son intention de contester la décision, Kurz a été condamné à huit mois de prison avec sursis.
La révélation de la tromperie de Kurz non seulement ternit sa réputation, mais sape également la probabilité d’une résurgence politique.
Son ascension rapide, autrefois emblématique du populisme de droite à travers l’Europe, a maintenant été éclipsée par des accusations de malversations et des enchevêtrements juridiques ultérieurs.
Le verdict souligne non seulement la disgrâce de Kurz, mais aussi les épreuves auxquelles est confrontée la politique conservatrice en Autriche.
Alors que le FPÖ d’extrême droite est actuellement en tête dans les sondages et que les sociaux-démocrates (SPÖ) et l’ÖVP conservateur de Kurz sont à la traîne, le terrain politique reste incertain.