De nombreux villages de L’État du Plateau au centre du Nigéria sont en deuil après les tueries du réveillon de Noël. Des groupes armés ont attaqué une vingtaine de villages, faisant plus de 160 morts et au moins trois cent blessés. Des habitants sont toujours portés disparus.
Cependant, cette attaque a été d’une ampleur sans précédent et son mobile reste incertain même si la plupart des victimes sont des chrétiens. Ces attaques ignobles perturbent la coexistence entre les communautés des éleveurs et
agriculteurs. En effet, ces groupes armés ont des antécédents de conflits avec les agriculteurs chrétiens de la région.
Ces violences qui ont pour toile de fond, l’accès à la terre sont exacerbées par le changement climatique, les inégalités sociales et la pauvreté de plus en plus forte dans les milieux ruraux.
Cette région est souvent le théâtre de tensions et d’affrontements meurtriers autour de l’exploitation de la terre et des ressources en eau entre communautés. Ces conflits se sont aggravés ces dernières années par la pression démographique et la dégradation de l’environnement, voire du
dérèglement climatique.
La succession de meurtres suivis de représailles a donné naissance dans la région à une forte criminalité et à la formation de gangs qui mènent des expéditions ciblées dans des villages, où ils tuent des habitants, pillent en enlèvent des personnes.
Le cas de Boko Haram demeure vivace dans les mémoires où des jeunes filles ont été enlevées pour servir au repos du guerrier de leurs agresseurs.
En réaction, des groupes d’auto-défense armés, souvent soutenus par les autorités locales et l’armée, se sont constitués, eux-mêmes parfois accusés d’exactions.
Le conflit dépasse donc la simple question religieuse.
Ce climat d’insécurité s’étend dans plusieurs régions du nord-ouest et central du Nigeria qui sont la cible des bandits qui massacrent ou kidnappent des personnes pour lesquelles ils réclament des rançons afin de poursuivre leurs forfaits.
Ces attaques meurtrières sont de graves violations des droits humains.
Les organisations humanitaires dont Amnesty International appelle l’État à mener une enquête efficace et impartiale pour comprendre ce qui a motivé ces attaques qui ont endeuillé à plusieurs reprises des communautés et rompu le dialogue interculturel.
Lors de sa visite la commissaire aux partenariat internationaux a annoncé dans le cadre du « global Gateway» un paquet financier d’un montant total de plus de 900 millions (N 728 milliards.)
Une certaine somme devrait probablement être allouée aux mesures de sécurité pour ces populations qui reprochent aux autorités d’avoir échoué dans leurs tentatives de mettre un terme à ces fréquentes attaques dans l’État du Plateau.
Dr. Pierrette Herzberger-Fofana,
Députée au Parlement Européen
1 ère Vice-Présidente de la Commission « Développement »
Vice-Présidente de l’Assemblée Parlementaire Paritaire ACP-UE
Vice-Présidente de la Délégation avec le Parlement Panafricain