8.6 C
Bruxelles
jeudi, novembre 21, 2024
No menu items!

Le retour de Puigdemont : un geste pour défier les autorités Espagnol

À lire

Le prix du bitcoin atteint une valeur record

Jeudi, le prix du bitcoin a dépassé le seuil des 95 000 dollars pour la première fois...

La police espagnol démantèle une organisation criminelle « tueurs de mineurs »

La police espagnole a annoncé le démantèlement d’une organisation accusée de recruter des mineurs pour commettre des...

Forum Europe-Chine : 50 ans de diplomatie – Faire progresser les relations UE-Chine à l’ère de la mondialisation

L’année prochaine marquera le 50e anniversaire des relations diplomatiques entre l’UE et la Chine. Cette relation a...

Carles Puigdemont, l’ancien président de la Catalogne, rentre en Espagne après sept ans d’exil. Son retour au pays soulève d’importantes questions sur ses intentions et les implications plus larges pour la Catalogne.

Le retour de Puigdemont a été annoncé via une vidéo sur X, où il a déclaré : « Je suis sur le chemin du retour d’exil. » Bien qu’anticipé, son retour était censé se dérouler différemment. L’année dernière, Puigdemont a négocié une loi d’amnistie controversée avec le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez. En échange de son soutien au nouveau gouvernement de Sánchez, il a été promis que toutes les actions en justice et sanctions contre les personnes impliquées dans le référendum illégal pour l’indépendance de la Catalogne et la déclaration ultérieure d’un nouvel État seraient abandonnées. Puigdemont s’est enfui en Belgique en 2017 et avait pour objectif de revenir à Barcelone en héros et de reprendre potentiellement son rôle de président.

Cependant, ses plans ont été contrecarrés à deux reprises. Lors des élections catalanes de mai, les partis séparatistes ont perdu leur majorité. Les sociaux-démocrates catalans, dirigés par Salvador Illa, sont sortis victorieux. Aujourd’hui, le Parlement catalan s’apprête à approuver la nomination d’Illa en tant que nouvelle présidente, mais le retour de Puigdemont risque de voler la vedette et de retarder la session.

Puigdemont ne revient pas en homme libre ; son objectif est d’embarrasser l’Espagne et de perturber la formation du nouveau gouvernement catalan.

Contestations judiciaires et menaces d’arrestation

La Cour suprême espagnole a compliqué les choses en statuant que tous les crimes ne sont pas éligibles à l’amnistie. Plus précisément, le tribunal a décidé que l’utilisation abusive de fonds publics reste punissable, l’une des accusations portées contre Puigdemont, ce qui pourrait entraîner plus de dix ans de prison. Par conséquent, le mandat d’arrêt émis contre lui reste actif.

Dans une lettre de quatre pages publiée sur X, Puigdemont a décrit la décision du tribunal comme un « coup d’État ». Conscient que son retour pourrait conduire à son arrestation et à son emprisonnement, il semble préparé à cette éventualité.

Son arrestation potentielle pourrait être l’occasion de prendre des photos dramatiques, contrecarrant l’installation du nouveau gouvernement catalan et critiquant les autorités et la justice espagnoles.

Le retour de Puigdemont semble être sa dernière manœuvre politique, visant à rester pertinent et à éviter de sombrer dans l’obscurité politique. Les spéculations entourent son sort, car le tribunal pourrait l’obliger à attendre son procès en prison en raison de son risque de fuite – une décision politiquement sensible.

Implications pour le conflit catalan

Les messages de Puigdemont sur l’X ont également été traduits en anglais, mettant en évidence sa stratégie d’internationalisation de la question de l’indépendance catalane, qui a été efficace dans le passé. Cependant, la Catalogne dans laquelle il retourne a changé. Les séparatistes de gauche ont conclu un accord avec les sociaux-démocrates pour permettre à Illa de devenir présidente, en échange d’une nouvelle loi de financement catalane. Cet accord marque la fin de l’unité entre les partis séparatistes qui masquaient auparavant leurs différences idéologiques.

Les récentes élections ont révélé le désir des Catalans de trouver une nouvelle orientation politique après des années de tensions économiques et de polarisation causées par le conflit indépendantiste.

Reste à voir la réaction du public face à ce drame politique inattendu. Puigdemont a été une figure polarisante, oscillant entre le ridicule et la révérence. Son retour au pouvoir à l’heure où un nouveau gouvernement catalan s’apprête à prendre ses fonctions est controversé. Le journaliste José Luis Sastre a fait remarquer sur la radio Ser : « Puigdemont est très préoccupé par la Catalogne, mais il préfère une région paralysée sans gouvernement. »

Répercussions politiques plus larges

Le retour de Puigdemont n’est pas seulement une question régionale, cela a également des implications importantes pour la politique espagnole. La décision de la Cour suprême de refuser l’amnistie pour certains crimes sape l’accord qui a contribué à former le gouvernement de coalition de Sánchez.

Josep Rull, le président du Parlement catalan, a déclaré que si Puigdemont était arrêté, cela perturberait la session parlementaire destinée à investir Salvador Illa en tant que président de la Generalitat. L’arrestation potentielle de Puigdemont et les bouleversements politiques qui s’ensuivraient pourraient déstabiliser les gouvernements catalan et national.

Les partis de droite en Espagne se sont emparés de la situation. Le Parti populaire a critiqué le gouvernement de Sánchez, suggérant que son investiture avait été achetée au prix de l’unité espagnole.

Esteban Gonzalez Pons, eurodéputé du Parti populaire, a déclaré que les positions de Sánchez et d’Illa avaient été obtenues par des moyens douteux.

Le leader de Vox, Santiago Abascal, a été plus direct, appelant à l’emprisonnement de Puigdemont et organisant une contre-manifestation devant le Parlement catalan.

Risque de troubles

Le retour de Puigdemont a également suscité des inquiétudes quant à d’éventuels troubles en Catalogne. La police est en état d’alerte, prête à d’éventuels troubles si le retour de Puigdemont entraîne des rassemblements de masse à la frontière ou à Barcelone.

La situation est encore compliquée par des allégations contre le chef de cabinet de Puigdemont, qui est accusé d’avoir contacté des espions russes au sujet d’échanges de prisonniers.

Le Premier ministre Sánchez fait face à une pression supplémentaire en raison d’une enquête en cours impliquant son épouse, Begoña Gómez. Ceci, combiné aux troubles politiques que le retour de Puigdemont pourrait provoquer, place le gouvernement de Sánchez dans une position précaire.

Alors que le retour spectaculaire de Puigdemont se déroule, il menace de relancer le débat sur l’indépendance de la Catalogne et de compliquer l’avenir politique de la région. Ses actions mettront sans aucun doute à l’épreuve la détermination du gouvernement et de la justice espagnols, tout en influençant le sentiment des Catalans et de la communauté internationale au sens large.

EU Briefs publie des articles provenant de diverses sources extérieures qui expriment un large éventail de points de vue. Les positions prises dans ces articles ne sont pas nécessairement celles d'EU Briefs.

- Advertisement -

Dernières nouvelles

Le prix du bitcoin atteint une valeur record

Jeudi, le prix du bitcoin a dépassé le seuil des 95 000 dollars pour la première fois...

La police espagnol démantèle une organisation criminelle « tueurs de mineurs »

La police espagnole a annoncé le démantèlement d’une organisation accusée de recruter des mineurs pour commettre des assassinats rémunérés.

Forum Europe-Chine : 50 ans de diplomatie – Faire progresser les relations UE-Chine à l’ère de la mondialisation

L’année prochaine marquera le 50e anniversaire des relations diplomatiques entre l’UE et la Chine. Cette relation a connu des hauts et des...

COP29 : les députés veulent que tous les pays contribuent financièrement à l’action climatique

La résolution, préparé Le projet de résolution adopté jeudi 14 novembre par la commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité...

La gauche italienne unie remporte deux régions

La gauche italienne unie a réalisé un doublé ce week-end lors d'élections régionales partielles, conservant l'Emilie-Romagne et reprenant l'Ombrie, bastions "rouges" du...
- Advertisement -

More Articles Like This

Quitter la version mobile