Le mercredi 2 octobre 2024, l’Arabie saoudite a lancé un avertissement sévère selon lequel les prix mondiaux du pétrole pourraient chuter à 50 dollars le baril si les États membres de l’OPEP+ ne respectaient pas les réductions de production convenues. Le Wall Street Journal a rapporté que le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdulaziz ben Salmane, a signalé cette baisse potentielle lors d’une récente conférence téléphonique avec des délégués de l’OPEP.
Selon des initiés au sein de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), le message de l’Arabie saoudite a été interprété comme une menace voilée, faisant allusion à la volonté du royaume d’initier une guerre des prix si les pays non conformes continuent de violer les limites de production. Une telle décision agressive pourrait saper les prix du pétrole dans le but de protéger la part de l’Arabie saoudite sur le marché mondial du pétrole.
Discussions sur la production de l’OPEP+
L’alliance OPEP+, qui comprend des membres de l’OPEP et leurs alliés, a été confrontée à des tensions internes croissantes en raison du dépassement de leurs quotas de production par certains pays. Alors que le groupe doit discuter de l’assouplissement des restrictions de production en décembre, l’Arabie saoudite tire son épingle du jeu indiquant qu’elle pourrait ne pas tolérer de nouvelles violations des accords existants.
Parmi les principaux contrevenants, l’Irak a dépassé sa limite de production d’août de 400 000 barils par jour, tandis que le Kazakhstan prévoit d’augmenter sa production, citant la réouverture du champ pétrolifère de Tengiz, qui a une capacité de 720 000 barils par jour.
Au cours de l’appel, le prince Abdulaziz a souligné que l’offre excédentaire sur le marché pourrait avoir de graves conséquences, déclarant : « Il ne sert à rien d’augmenter la production s’il n’y a pas de place pour cela sur le marché ». Ses remarques ont été particulièrement pointées vers les pays qui ont fait preuve de laxisme dans le suivi des réductions de production de l’OPEP+, soulignant qu’ils devraient « rester silencieux et honorer leurs engagements envers le groupe ».
Tensions géopolitiques et fluctuations des prix du pétrole
Les inquiétudes de l’Arabie saoudite concernant le respect de la loi surviennent à un moment d’instabilité géopolitique accrue, avec des tensions croissantes au Moyen-Orient. Mardi, l’Iran a lancé des missiles sur Israël, déclenchant une flambée des prix mondiaux du pétrole après plusieurs semaines de baisse continue. Le brut Brent, la référence internationale pour les prix du pétrole, a bondi de 5 % immédiatement après l’attaque, mais s’est ensuite stabilisé à une hausse de 2,4 %, juste en dessous de 70 dollars le baril.
Les pays occidentaux ont exprimé leurs inquiétudes quant au fait qu’un conflit plus large pourrait perturber les exportations de pétrole du golfe Persique, une artère vitale pour l’approvisionnement énergétique mondial. Le détroit d’Ormuz, qui borde l’Iran, est un goulot d’étranglement critique pour les expéditions de pétrole, et toute perturbation pourrait entraîner de nouvelles hausses de prix.
Cependant, malgré des mois de tensions géopolitiques, les prix du pétrole sont restés stables, ce qui a frustré les responsables saoudiens. L’impact limité d’une telle instabilité sur les prix du pétrole est en partie dû au fait que certains membres de l’OPEP+ n’ont pas respecté les réductions de production. La position agressive de l’Arabie saoudite indique son intention d’imposer une discipline au sein du groupe pour stabiliser le marché.
Au cours des prochains mois, les membres de l’OPEP+ poursuivront probablement leurs négociations afin d’éviter une guerre des prix dommageable. La prochaine réunion de décembre pourrait s’avérer cruciale pour déterminer l’orientation future du marché mondial du pétrole, en particulier si des acteurs clés tels que l’Irak et le Kazakhstan ne parviennent pas à réduire leur production conformément aux quotas convenus.