Le gouvernement britannique a annoncé son intention de nommer un négociateur de haut niveau pour diriger les efforts visant à « réinitialiser » les relations avec l’Union européenne.
Le poste nouvellement créé reflète l’engagement du Premier ministre Keir Starmer à favoriser des liens plus étroits avec le bloc, en particulier dans les domaines du commerce, de la sécurité et de la gestion des frontières, tout en maintenant la position post-Brexit du Royaume-Uni.
Le poste, annoncé par le Bureau du Cabinet, est décrit comme un « rôle de haut niveau » nécessitant un examen politique et public important. Le candidat retenu occupera le poste de deuxième secrétaire permanent pour l’Union européenne et les affaires économiques internationales, un rôle équivalent à celui d’un « sherpa », représentant le premier ministre dans les discussions et les sommets internationaux.
Le poste est assorti d’une fourchette salariale de 153 000 £ à 200 000 £ et impliquera la supervision de domaines politiques critiques, notamment le cadre de Windsor, l’accord de commerce et de coopération (TCA) et le futur programme d’entrée et de sortie de l’UE pour la gestion numérique des frontières.
Renouveler les liens entre l’UE et le Royaume-Uni sans revenir sur le Brexit
Starmer a exprimé son désir d’améliorer les relations avec l’UE, plaidant pour des accords commerciaux plus forts que ceux obtenus par l’ancien Premier ministre Boris Johnson en 2020. Cependant, il a également souligné que cette « réinitialisation » n’impliquait pas un renversement du Brexit, affirmant que son gouvernement visait à faire en sorte que le Brexit fonctionne dans l’intérêt du Royaume-Uni.
Lors de sa première visite à Bruxelles en tant que Premier ministre en octobre, Starmer a rencontré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. La réunion a été qualifiée d’amicale, les discussions se concentrant sur le renforcement de la coopération en matière de défense, de sécurité et de politique climatique. Starmer a également souligné la nécessité d’efforts conjoints pour lutter contre la migration irrégulière et stimuler la croissance économique.
Un porte-parole du Cabinet Office a souligné l’importance stratégique de ce nouveau rôle : « Alors que nous réinitialisons nos relations avec l’UE, en resserrant nos liens en matière de commerce et de sécurité et en encourageant davantage d’investissements du monde entier, ce nouveau rôle supervisera ce travail. Relevant du ministre des Relations avec l’Union européenne, ils mèneront des discussions officielles avec l’UE alors que nous stimulons la croissance économique.
Naviguer à la croisée des chemins économiques
Cette annonce intervient alors que le Royaume-Uni est confronté à des choix critiques concernant son alignement économique. Stephen Moore, conseiller économique principal du président élu américain Donald Trump, a récemment commenté la position du Royaume-Uni entre le cadre économique de l’UE et le modèle américain plus axé sur le libre marché. S’exprimant dans l’émission Today de BBC Radio 4, Moore a suggéré que le Royaume-Uni bénéficierait de l’adoption du modèle américain de liberté économique. Il a fait valoir qu’un tel changement pourrait inciter l’administration Trump à conclure un accord de libre-échange avec le Royaume-Uni.
Le gouvernement de Starmer a exprimé son intérêt à renforcer les liens commerciaux du Royaume-Uni à l’échelle mondiale, y compris avec les États-Unis, mais reste concentré sur l’optimisation des relations actuelles avec l’UE afin de garantir des avantages économiques et sécuritaires mutuels.
Le rôle du négociateur sera essentiel dans l’examen des politiques frontalières et des cadres commerciaux complexes, notamment le cadre de Windsor, qui traite des flux commerciaux entre la Grande-Bretagne et l’Irlande du Nord, et l’ACC, la pierre angulaire de l’accord régissant les relations post-Brexit entre le Royaume-Uni et l’UE.