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La surveillance des enquêteurs de l’UE par la Hongrie déclenche des luttes de pouvoir internes

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Les récentes révélations de Direkt36 ont mis en lumière les pratiques de surveillance controversées de la Hongrie visant les enquêteurs antifraude de l’UE. Ces opérations, menées sous la direction du gouvernement de Viktor Orbán, ont mis en évidence de profondes dissensions au sein de la communauté du renseignement hongrois et soulevé des questions sur la légalité de telles actions.

Surveillance des enquêteurs de l’UE

Au cours de son mandat de superviseur de l’Office d’information hongrois (IH), l’agence a surveillé l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) alors qu’il enquêtait sur des allégations de corruption impliquant Elios Zrt., une société appartenant auparavant à István Tiborcz, le gendre d’Orbán. L’enquête de l’OLAF, qui a débuté en 2015, a examiné les appels d’offres pour l’éclairage public financés par des fonds de l’UE, mettant au jour de nombreuses irrégularités.

Des agents des services de renseignement hongrois auraient mis sur écoute des fonctionnaires de l’OLAF, suivi leurs mouvements et enregistré des réunions privées et officielles. Ces opérations se sont étendues aux délégations de l’UE en visite en Hongrie, mettant en évidence une approche systématique de la collecte de renseignements contre les institutions de l’UE.

Des sources indiquent que les enquêteurs de l’OLAF étaient au courant de la surveillance et qu’ils prenaient parfois des mesures pour mettre en évidence leur sensibilisation, par exemple en modifiant leurs mouvements pour confondre leurs traqueurs hongrois.

Le raid des services de renseignement de 2018

La situation s’est aggravée en 2018 lorsque la supervision du SI a été transférée de Lázár à Péter Szijjártó, ministre des Affaires étrangères et du Commerce. Peu de temps après la transition, une force d’intervention dirigée par le ministère de l’Intérieur a fait une descente au siège de l’IH. L’explication officielle de l’opération était un audit ordonné par Szijjártó, mais des initiés ont révélé que le véritable objectif était de découvrir des documents sensibles liés à des entreprises liées au gouvernement, y compris celles impliquant la famille d’Orbán.

Le groupe de travail, composé de responsables de diverses agences de sécurité nationale, a interrogé le personnel de IH, accédé aux archives et saisi des ordinateurs. Malgré ces efforts, les enquêteurs n’auraient pas réussi à récupérer des documents clés, car l’IH avait tenu à l’écart les dossiers officiels d’affaires sensibles. Au lieu de cela, les conclusions ont été résumées dans des « livres blancs » – des rapports informels destinés à des dirigeants politiques sélectionnés.

Luttes politiques intestines et centralisation du renseignement par Orbán

Le raid contre l’IH a mis en évidence des tensions sous-jacentes au sein du gouvernement d’Orbán. János Lázár, qui a supervisé le SI pendant six ans, aurait alloué des ressources importantes à l’espionnage contre les institutions de l’UE. Cependant, cette surveillance aurait eu lieu sans la surveillance directe du Premier ministre, ce qui a suscité des soupçons au sein du cercle restreint d’Orbán.

À la suite du raid, Orbán a personnellement critiqué la performance du HE et a décidé de centraliser les activités de renseignement. Il a créé le Secrétariat national à l’information (NIÁT) au sein du bureau du Premier ministre, assurant un contrôle direct sur les rapports de renseignement. En 2022, les agences de renseignement civiles ont été consolidées sous la direction d’Antal Rogán, un proche allié d’Orbán, grâce à la création d’un Centre national d’information (NIK).

Implications pour la Hongrie et l’UE

Ces révélations soulignent à quel point l’appareil de renseignement hongrois a été utilisé à des fins politiques, notamment pour surveiller les institutions de l’UE. L’OLAF a finalement recommandé à la Hongrie de rembourser 40 millions d’euros de fonds européens liés à Elios Zrt., mais le gouvernement a évité les sanctions en couvrant ce montant par son budget national.

Des experts juridiques, dont Transparency International Hungary, ont fait valoir que ces pratiques constituaient probablement de multiples violations, notamment la surveillance non autorisée et la falsification de documents. Malgré cela, aucune enquête pénale n’a été ouverte et les anciens dirigeants de l’IH restent dans des rôles diplomatiques.

Contexte plus large

Ce n’est pas la première fois que les activités de renseignement de la Hongrie font l’objet d’un examen international. En 2021, le projet Pegasus a révélé que le gouvernement hongrois avait utilisé des logiciels espions pour cibler des journalistes, des avocats et des personnalités de l’opposition. Ces développements mettent en évidence les préoccupations persistantes concernant l’érosion des normes démocratiques en Hongrie et ses relations tendues avec les institutions de l’UE.

EU Briefs publie des articles provenant de diverses sources extérieures qui expriment un large éventail de points de vue. Les positions prises dans ces articles ne sont pas nécessairement celles d'EU Briefs.

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