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La Hongrie manifeste son soutien au gouvernement géorgien controversé dans la tourmente post-électorale

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Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, s’est engagé à opposer son veto aux sanctions proposées par l’UE visant des responsables géorgiens, les qualifiant d’« injustifiées ». Ces remarques, faites lors d’une conférence de presse avec le ministre géorgien des Affaires étrangères, Maka Bochorishvili, surviennent alors que les manifestations se poursuivent en Géorgie à la suite d’élections contestées qui ont suscité de nombreuses critiques internationales.

L’opposition de la Hongrie aux sanctions de l’UE

L’Union européenne a imposé des sanctions contre le ministre géorgien de l’Intérieur et deux hauts responsables de la police en raison d’inquiétudes concernant des irrégularités électorales et des répressions violentes contre les manifestants. Les sanctions, annoncées lundi, reflètent également le malaise de l’UE face à la décision de la Géorgie de suspendre les négociations d’adhésion jusqu’en 2028.

Szijjártó a dénoncé l’approche de l’UE, qualifiant les mesures proposées d’attaque politiquement motivée contre la souveraineté de la Géorgie. « La Hongrie et la Géorgie sont toutes deux dirigées par des gouvernements patriotiques qui font face à l’hostilité idéologique du courant libéral dominant », a-t-il affirmé, faisant écho aux griefs plus larges de la Hongrie concernant l’ingérence perçue de l’UE dans les affaires nationales.

Des manifestations éclatent à la suite d’une controverse électorale

Alors que la Hongrie s’aligne sur le parti au pouvoir, le Rêve géorgien, la situation en Géorgie reste instable. Des manifestations de grande ampleur ont éclaté à Tbilissi depuis les résultats des élections, les manifestants alléguant des manipulations électorales et appelant à de nouvelles élections. Le gouvernement a rejeté ces demandes et a réagi par la force, déployant des canons à eau et des gaz lacrymogènes contre les manifestants, et des informations faisant état de passages à tabac et d’arrestations massives lors d’affrontements.

Le parti Rêve géorgien, que Szijjártó a décrit comme « axé sur la paix, la famille, patriotique et conservateur », a fait l’objet de critiques croissantes au pays et à l’étranger. Les groupes d’opposition accusent le gouvernement de saper les institutions démocratiques, et l’UE a condamné les élections comme étant entachées d’irrégularités.

Szijjártó a rejeté ces critiques, accusant l’UE de ne pas respecter la volonté des électeurs géorgiens. « Lorsque les partis conservateurs et patriotiques remportent les élections, le courant libéral dominant remet en question la légitimité démocratique du système. Quand les partis libéraux gagnent, ils célèbrent la démocratie », a-t-il déclaré.

Le pari diplomatique de la Hongrie

La position de Szijjártó souligne la volonté de la Hongrie de défier le consensus de l’UE, même au prix d’un isolement supplémentaire au sein du bloc. En apportant un soutien indéfectible au gouvernement géorgien, la Hongrie risque de s’aligner sur une administration accusée de recul démocratique et de répression.

La rhétorique du gouvernement hongrois a encore polarisé la situation. Szijjártó a affirmé que les critiques de l’UE à l’égard des élections « humilient l’ensemble de la nation géorgienne », tout en louant la décision de la Géorgie de donner la priorité à la souveraineté plutôt qu’à l’intégration européenne – une décision qui a aliéné une partie importante de sa population.

Les relations UE-Géorgie en crise

Le soutien de la Hongrie intervient à un moment précaire pour les relations entre l’UE et la Géorgie. La condamnation des élections par le Parlement européen reflète des préoccupations plus larges concernant l’érosion démocratique et les violations des droits de l’homme. Pourtant, le discours de la Hongrie diverge fortement, présentant la critique de l’UE comme une attaque idéologique contre les valeurs conservatrices.

M. Szijjártó a promis que la Hongrie continuerait à soutenir les aspirations de la Géorgie à l’UE, malgré la décision du gouvernement d’arrêter les négociations d’adhésion. « L’attitude de Bruxelles risque d’aliéner la Géorgie », a-t-il déclaré, suggérant que l’approche de la Hongrie offrait une alternative plus constructive. Cependant, cet optimisme semble de plus en plus détaché de la réalité sur le terrain à Tbilissi, où le mécontentement à l’égard du parti au pouvoir s’intensifie.

La vue d’ensemble

La volonté de la Hongrie d’opposer son veto aux sanctions reflète sa stratégie plus large visant à saper la cohésion de l’UE sur les questions litigieuses. Cette approche complique les efforts de l’UE pour présenter un front uni en matière de gouvernance et de droits de l’homme, en particulier dans son voisinage oriental.

Pour la Géorgie, le soutien de la Hongrie peut fournir une couverture diplomatique à court terme, mais ne fait pas grand-chose pour répondre aux troubles intérieurs croissants. Alors que les manifestations persistent et que la communauté internationale fait l’objet d’un examen de plus en plus minutieux, la légitimité du gouvernement géorgien semble de plus en plus fragile, une réalité que le soutien de la Hongrie ne peut occulter.

En s’alignant sur une administration controversée, la Hongrie risque d’éroder sa propre crédibilité au sein de l’UE, tandis que la crise plus large en Géorgie met en évidence la fragilité de l’engagement européen avec ses partenaires orientaux.

EU Briefs publie des articles provenant de diverses sources extérieures qui expriment un large éventail de points de vue. Les positions prises dans ces articles ne sont pas nécessairement celles d'EU Briefs.

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