Alors que les députés européens s’apprêtent à évaluer les risques de désinformation pour l’intégrité des élections lors d’une prochaine session plénière, l’Association européenne des consultants en affaires publiques (EPACA) a publié une note critique soulignant la menace croissante que représentent l’infiltration de fausses ONG et de groupes de réflexion dans les processus décisionnels de l’UE.
Cette évolution soulève d’importantes préoccupations quant à l’intégrité des résultats législatifs au sein du Parlement européen.
L’EPACA est l’organisme professionnel représentatif des cabinets de conseil en affaires publiques travaillant avec les institutions de l’UE. Elle promeut la transparence et l’éthique dans le lobbying, en offrant de la formation et des conseils à ses membres sur le respect de son Code de conduite.
La note de l’EPACA met en lumière plusieurs cas alarmants où des ONG frauduleuses ont réussi à pénétrer le Parlement européen. Parmi les affaires très médiatisées, citons l’ONG « Fight Impunity », créée par un ancien eurodéputé, qui a été au centre du scandale du Qatargate.
Un autre exemple est le « Democracy Centre for Transparency », dénoncé par POLITICO en avril 2024 pour son lobbying au nom du gouvernement qatari. En outre, la Fondation Démocratie et Gouvernance a diffusé de la désinformation parmi les eurodéputés sur l’entreprise technologique Dentsu Tracking. Ces entités, qui se font passer pour des organisations légitimes de la société civile, ont réussi à influencer les débats et les décisions politiques en dissimulant leurs véritables affiliations et sources de financement.
Ces fausses ONG échappent généralement au registre de transparence de l’UE, dissimulent leurs sources de financement et leurs structures de direction, et défendent les intérêts politiques des bailleurs de fonds non européens. En organisant des réunions, en influençant les résolutions et en posant des questions à la Commission, ces groupes ont manipulé le processus législatif pour servir des intérêts non divulgués.
Pour contrer cette menace, l’EPACA exhorte les eurodéputés et leur personnel à vérifier la présence de l’entité dans le registre de transparence de l’UE, à examiner les informations fournies sur leur adhésion et leur financement, et à poser des questions approfondies s’il existe des doutes sur la légitimité de l’entité. L’EPACA affirme que les ONG authentiques n’auront aucun problème à se conformer aux exigences de transparence et divulgueront ouvertement leurs informations de financement et de gestion.
L’EPACA souligne que si la diversité des voix est essentielle dans les discussions politiques, l’intégrité de ces discussions doit être protégée par la transparence et l’honnêteté. L’association continue de plaider en faveur des normes les plus élevées de transparence dans le lobbying auprès de l’UE.