La Lituanie vient de s’ajouter ce samedi à la liste des pays mettant en place des mesures restrictives de fermetures d’écoles ou de commerce. Surtout, elle a décidé de fermer ses deux frontières européennes, avec l’Estonie et avec la Pologne, qui sont aussi deux frontières de l’espace européen de libre-circulation Schengen. Pour rappel, la zone Schengen regroupe 22 pays de l’Union plus la Suisse, le Liechtenstein, l’Islande et la Norvège. Ces fermetures provoquent l’ire de la Commission européenne qui a comme mission de faire respecter les traités européens, même si elle exprime ses critiques de manière diplomatique vu l’ampleur de la crise.
Le rétablissement des contrôles aux frontières internes de la zone Schengen avait déjà provoqué de vives tensions lors de la crise des migrants en 2015. Ce scénario semble se reproduire à la faveur de la pandémie de coronavirus avec des critiques de la Commission européenne envers les capitales. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a estimé que les fermetures de frontières étaient jugées inefficaces par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Justifier les contrôles
La commissaire chargée des Affaires intérieures, Ylva Johansson, a rappelé aux ministres de l’Intérieur de l’UE que des contrôles sanitaires aux frontières Schengen faisaient partie de leurs prérogatives mais que pour pouvoir rétablir des contrôles frontaliers il fallait en notifier l’intention à l’avance à la Commission européenne et pouvoir justifier ces contrôles.
Encore plus tendu qu’en 2015
Mais la situation est encore plus tendue qu’en 2015 puisqu’il ne s’agit plus uniquement de contrôles sanitaires aux frontières comme ceux imposés cette semaine par la Hongrie, la Slovénie, l’Autriche ou l’Allemagne. On est un cran plus loin avec les interdictions d’entrée décrétées par la République tchèque pour quinze pays, par la Slovaquie pour tous sauf les Polonais et par la Lituanie qui ne laisse entrer que les détenteurs d’un permis de travail.
RFI