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Images floues et mains non serrées : le défi diplomatique de Baerbock en Syrie

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La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, s’est récemment rendue à Damas aux côtés de son homologue français, Jean-Noël Barrot, marquant la première mission diplomatique de haut niveau de l’Union européenne en Syrie depuis la chute du régime de Bachar al-Assad. Cette visite a toutefois mis en lumière les difficultés persistantes rencontrées dans le dialogue avec les nouveaux dirigeants syriens, notamment en ce qui concerne les normes culturelles et le statut des femmes.

Des images de Baerbock censurées par les médias syriens

Au cours de la visite, les médias syriens affiliés au groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) ont flouté l’image de Baerbock sur des photos partagées sur leurs plateformes . Le média Almharar , lié à HTS, a publié quatre images des ministres allemand et français lors de leur rencontre avec le dirigeant de facto de la Syrie, Ahmed al-Scharaa . Si Jean-Noël Barrot est resté clairement identifiable, le visage de Baerbock, ainsi que ceux de deux interprètes, ont été masqués.

Cet acte de censure reflète la position profondément conservatrice du HTS, qui contrôle actuellement une grande partie de la Syrie. Bien que le Coran n’interdise pas explicitement les poignées de main ou les interactions physiques entre hommes et femmes, le HTS adhère à une interprétation stricte, considérant de telles interactions comme inappropriées.

L’incident a attiré l’attention sur le refus d’al-Scharaa de serrer la main de Baerbock à son arrivée au palais présidentiel. Selon les pratiques religieuses prônées par HTS, de tels gestes sont évités car ils sont considérés comme des préludes potentiels à « l’impudeur ».

L’égalité des sexes comme référence politique

Baerbock a fait de la protection des droits des femmes une condition essentielle de la normalisation des relations entre l’UE et la Syrie. Lors de sa visite, elle a déclaré :

  • « Les droits des femmes sont une mesure du degré de liberté d’une société. »

Le ministre allemand des Affaires étrangères a lié la réinitialisation politique potentielle entre l’Europe et la Syrie à des améliorations démontrables des libertés des femmes et des droits humains en général.

Avant la guerre civile syrienne, le pays avait la réputation d’interpréter les normes islamiques de manière relativement modérée. Même sous le régime de Bachar al-Assad, les femmes n’étaient pas obligées de porter le voile traditionnel, et Asma al-Assad, l’épouse de l’ancien président, apparaissait en public sans foulard. En revanche, HTC a imposé des règles islamiques plus strictes dans les territoires qu’il gouverne, à l’image des pratiques en vigueur dans des régimes ultra-conservateurs comme l’Afghanistan et l’Iran.

Les dirigeants syriens sous surveillance

Ahmed al-Scharaa, le chef du HTS et actuel dirigeant de la Syrie, a cherché à se présenter comme un réformateur. Il a renoncé à son passé extrémiste, abandonné son titre de militant « Abu Mohammed al-Julani » et annoncé son intention de dissoudre le HTS et d’organiser des élections démocratiques d’ici quatre ans.

Malgré ces gestes, les organisations de défense des droits de l’homme restent sceptiques. HTS a été accusé d’avoir commis des actes de torture et des exécutions extrajudiciaires pendant son mandat à Idleb. Les analystes suggèrent que les promesses d’al-Scharaa pourraient être une tentative d’acquérir une légitimité internationale plutôt qu’un véritable changement vers une gouvernance démocratique.

Conditions de l’UE pour le réengagement

L’Union européenne continue de subordonner tout assouplissement des sanctions à l’engagement de la Syrie en faveur des droits de l’homme et des réformes démocratiques. L’économie du pays, dévastée par des années de guerre et d’isolement international, a besoin d’une aide extérieure d’urgence. Cependant, M. Baerbock a souligné que le soutien financier de l’UE resterait conditionné à des progrès politiques et sociaux substantiels.

Les médias officiels syriens, comme l’ agence de presse Sana , n’ont pas censuré les images de Baerbock, contrairement aux plateformes affiliées à HTS. Cette divergence met en évidence le fossé idéologique entre l’État et les factions islamistes en Syrie.

Source de l’image : @Almharar

EU Briefs publie des articles provenant de diverses sources extérieures qui expriment un large éventail de points de vue. Les positions prises dans ces articles ne sont pas nécessairement celles d'EU Briefs.

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