Malgré les mesures de confinement généralisé, adoptées depuis dix jours, la situation reste très alarmante en Italie. Le pays a enregistré, ce mercredi 18 mars, 475 décès en 24 heures, un record. Le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, a annoncé ce jeudi matin que les mesures de confinement seraient « prolongées à leur échéance », le 3 avril prochain.
Une photographie résume à elle seule le drame que vit l’Italie ce jeudi matin. À la Une du quotidien milanais Il Corriere della Sera, une longue colonne de camions militaires transportent des dizaines de cercueils de Bergame vers les crématoriums des villes de Modène et de Bologne, en Émilie-Romagne, rapporte la correspondante de RFI à Rome, Anne Le Nir.
À Bergame, en Lombardie, il n’y a plus de place. Ni pour les vivants nécessitant des soins intensifs, ni pour les morts. 319 décès ont été enregistrés dans cette région, la plus touchée.
Le monstre invisible, le coronavirus, a déjà fait presque autant de victimes en Italie qu’en Chine. Officiellement, dans ce pays de 60 millions d’habitants, près de 36 000 cas de contamination ont été recensés. Mais les experts scientifiques estiment qu’au moins 100 000 personnes sont infectées, malgré les consignes de confinement général en vigueur depuis le 9 mars. Il faut préciser qu’au cours des trois derniers jours, 44 000 personnes ont été verbalisées par la police pour avoir violé les règles.
Par conséquent, le gouvernement va limiter encore davantage les autorisations de sortie. Et puis, évidemment, il va prolonger de plusieurs semaines le décret baptisé « Tutti a casa », « Tous à la maison ». L’unique solution pour combattre plus efficacement le virus.
Le durcissement des restrictions en question dans le Nord
« Les mesures que nous avons prises, tant celle qui a entraîné la fermeture d’une grande partie des entreprises et des activités individuelles dans le pays, que celle concernant l’école, ne peuvent être que prolongées à leur échéance », a déclaré Giuseppe Conte dans le quotidien Il Corriere della Sera.
« Nous avons évité l’effondrement du système, les mesures restrictives fonctionnent et il est évident que lorsque nous atteindrons un pic et que la contagion commencera à diminuer, au moins en pourcentage, dans quelques jours, espérons-le, nous ne pourrons pas revenir immédiatement à la vie d’avant », a ajouté le chef du gouvernement.
Giuseppe Conte assure ne pas envisager pour l’instant de durcir l’arsenal de mesures restrictives mais se dit prêt « à agir » si les restrictions ne sont pas respectées. « Nous devons faire preuve de bon sens et agir tous avec la plus grande conscience, poursuit Giuseppe Conte. Les sanctions pénales pour les contrevenants sont là et seront strictement appliquées. »
Dans le nord de l’Italie, la contagion progresse encore fortement. Pour les présidents des régions de la zone, si elle ne ralentit pas dans les prochains jours, il faudra prévoir des mesures encore plus rigides comme l’interdiction de faire du jogging. Depuis une semaine, 60 millions d’Italiens sont confinés chez eux et ne peuvent se déplacer que pour raisons professionnelles ou impérieuses et tout rassemblement est interdit. Les écoles sont fermées.