Alors que la courbe des nouveaux cas ne cesse d’augmenter, le président Macky Sall a annoncé, lundi soir, un allègement des mesures. Mais le chef de l’État a prévenu qu’il « faudra apprendre à vivre avec le virus, qui circulera dans le meilleur des cas jusqu’au mois d’août – septembre ». La presse souligne un « paradoxe ».
Un « coronavirage » titre L’Observateur, qui s’interroge : « Comment s’y retrouver ? » D’un côté, résonnent les appels à ne pas relâcher la vigilance, de l’autre, pointe l’impératif économique, un jeu d’équilibriste.
« Gros dilemme » renchérit Le Quotidien, pour qui « Macky jette le masque ». « Qu’est ce qui a changé pour justifier cet assouplissement ? L’État a-t-il cédé aux pressions de l’establishment religieux ? Du patronat ? A-t-il entendu les cris de détresse des travailleurs du secteur informel ? Autant de questions sans réponse », conclut le journal.
En tout cas pour Walf Quotidien, c’est un « Retour risqué vers l’anormal ». « La République s’écroule sous le poids des religieux », et « c’est un mauvais signal envoyé aux Sénégalais dont une bonne partie aura l’impression que la maladie a été vaincue et que l’on peut raisonnablement baisser la garde ».
Mais le ministre de l’Intérieur prévient, cité dans Sud Quotidien, « Nous n’allons pas accepter que les mosquées soient assaillies ». Aly Ngouille Ndiaye évoque le nombre de 12 fidèles, des consultations ont été lancées, il y a plusieurs jours, avec les chefs religieux.
Car l’assouplissement des restrictions, « ce n’est pas une licence, mais plutôt une confiance », affirme Abou Latif Coulibaly, ministre conseiller du chef de l’État dans Le Soleil. « Il faut nourrir notre économie et les Sénégalais. Ce n’est pas en restant à la maison qu’on va le faire ». Et de conclure : « Assumez vos responsabilités ».
Source : RFI