L’épidémie de coronavirus met l’Union européenne à rude épreuve depuis plusieurs mois. En plus d’être dévastatrice sur le plan humain, cette crise se fait sévèrement ressentir au niveau économique. En amont du vote sur les projets de révision du budget de l’UE pour la période post 2020, le président de la commission du budget du Parlement européen, Johan Van Overtveldt, a averti que la relance économique serait « lente et progressive » et que la prévision selon laquelle l’économie de l’Union européenne devrait se contracter de 7,5 % en 2020 était une « gentille » estimation.
Réponse de l’UE au coronavirus
Lors d’une interview sur la page
Facebook du Parlement, le député belge, membre du groupe des
Conservateurs et réformistes européens, a souligné que beaucoup
d’incertitudes persistaient : « Même en temps de guerre, l’économie ne
s’est pas arrêtée si soudainement. Il y a tellement d’incertitudes : y
aura-t-il une seconde vague ? Un deuxième confinement ? Quelle sera
l’état d’esprit des investisseurs et des consommateurs ? »
Depuis le début, l’UE mobilise tous les moyens disponibles pour aider les États membres à renforcer leurs secteurs de la santé et à atténuer l’impact socio-économique de la crise provoquée par la pandémie. Le Parlement européen a également demandé un plan de relance à grande échelle afin de soutenir l’économie européenne après la crise. Selon Johan Van Overtveldt, ce fonds de relance doit faire partie intégrante du prochain budget à long terme de l’UE : « Le fonds de relance devrait être substantiel mais il devrait également faire partie du prochain CFP
[cadre financier pluriannuel]
, pour 2021-2027. »
Besoin de plans d’urgence
Le budget à long terme actuel devant prendre fin en décembre, Johan Van Overtveldt a souligné l’importance d’un plan d’urgence dans le cas où aucun accord sur le budget post-2020 ne serait trouvé à temps : « Il reste peu de temps pour approuver et mettre en place le CFP, et une interruption des programmes européens actuels serait très néfaste pour les citoyens et pour la réputation et la cohérence politique de l’UE ».
Le président de la commission du budget
a exhorté les autres institutions européennes à prendre note de la
position du Parlement : « Le consentement du Parlement doit être obtenu,
et les chances que cela arrive sont plus faibles que pour le CFP
sortant, la Commission et le Conseil devraient donc prendre en compte
l’objectif du Parlement. Dans l’intérêt des citoyens, le Parlement
veillera à ce que le budget à long terme et le fonds de relance soient
adaptés pour répondre à la grave crise que nous connaissons actuellement
et qui aura des conséquences pendant de nombreuses années ».
Solidarité et responsabilité
Commentant les comparaisons faites entre la relance suite à la crise du Covid-19 et le plan Marshall d’après-guerre, Johan Van Overtveldt a déclaré : « Avec ce qui, à ce stade, a été fait par l’Union européenne, et ce qui sera mis en place lorsque le fonds de relance à hauteur de, disons, 1 milliard d’euros arrivera, nous ferons plus que ce qui a été fait avec le plan Marshall ».
La Commission devrait prochainement présenter des propositions sur le fonds de relance, mais il existe déjà de profondes divergences sur, par exemple, l’opportunité d’accorder des prêts ou des subventions aux pays. Afin de trouver une solution qui puisse être acceptée par toutes les parties, M. Van Overtveldt a déclaré qu’un compromis devait être trouvé : « Il doit y avoir une solidarité, certes, vis-à-vis des pays les plus durement touchés par le Covid-19, mais il faut aussi être responsable. Jeter de l’argent par les fenêtres n’est jamais une solution. Le grand défi sera de trouver le bon équilibre ».
Rendre l’économie verte
La nécessité d’un stimulus conséquent
pour relancer l’économie européenne intervient au moment où les appels à
augmenter les investissements verts sont en hausse. Le Parlement
européen insiste pour que l’action climatique soit au cœur de la reprise
post-pandémique.
Johan Van Overtveldt a qualifié le Green Deal
(Pacte vert européen) de la Commission de « bon début » mais a averti
que les propositions étaient encore « incomplètes et dangereusement
sous-financées ». Il a également évoqué le potentiel « verdissement » de
l’économie européenne grâce au financement de l’agriculture et de la
cohésion, qui représentent environ les deux tiers du budget de l’Union
européenne.
Le député a souligné l’importance d’améliorer la résilience de l’économie de l’UE et de la rendre plus apte à faire face à des situations d’urgence comme le Covid-19 : « En fin de compte, ce qui importe, c’est ce que vous pouvez faire pour améliorer le bien-être des citoyens. C’est tout ce qui compte ».