Dans un communiqué, le collectif Meghterbin Mejtemiin appelle à la création d’un gouvernement de figures indépendantes, « libres de leurs décisions et capables de faire face aux pressions intérieures et extérieures ».
Des sit-in de solidarité avec le Liban ont été organisés dimanche à Paris et Londres, à l’initiative du collectif « Meghterbin Mejtemiin » (Expatriés rassemblés), afin de dénoncer la « situation catastrophique » dans le pays, selon l’invitation à manifester lancée sur les réseaux sociaux.
Dans la capitale française, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées sur la place du Trocadéro, face à la Tour Eiffel, autour d’un drapeau libanais géant. « Nous ne nous tairons pas, quoiqu’il arrive », ont scandé les manifestants, qui ont repris de nombreux slogans de la révolution du 17 octobre contre la corruption et le confessionnalisme. « Au Liban ou dans la diaspora, nous sommes toujours unis », ont encore crié les contestataires, dont la plupart portaient des masques sanitaires.
Dans un communiqué, le groupe de militants de Meghterbin Mejtemiin dénonce « l’humiliation que quelques chefs communautaires font subir depuis plus de trente ans » aux Libanais. Il les accuse d’être responsables du « crime » de la crise économique actuelle, déplorant la répression des activistes. « Lâches que vous êtes, vous pensez que faire taire par la répression un peuple humilié et affamé résoudra la crise », ajoute le texte. Et le groupe de réclamer la création d’un gouvernement de figures indépendantes, « libres de leurs décisions et capables de faire face aux pressions intérieures et extérieures », ainsi que la mise en place d’un État « laïc, démocratique, au service du peuple ».
A Londres, une mobilisation a eu lieu devant l’ambassade du Liban, rassemblant quelques dizaines de personnes, certaines enroulées dans le drapeau libanais.
Le Liban continue de s’enfoncer dans la crise économique et financière, alors que le gouvernement du Premier ministre Hassane Diab semble incapable d’engager les réformes réclamées par la rue et la communauté internationale pour redresser un pays miné par la corruption. La débâcle économique sans précédent, qui dure depuis près d’un an, s’est accompagnée d’une chute vertigineuse de la livre libanaise dans un pays où 45% de la population vit sous le seuil de pauvreté et plus de 35% de la population active est au chômage. Cette crise a poussé ces derniers jours plusieurs hommes au suicide, ce qui a fortement choqué l’opinion publique. Elle a été l’un des catalyseurs en octobre d’un soulèvement contre l’ensemble de la classe politique, accusée de corruption et d’incompétence.
OLJ