La France plaide pour une “Europe de la santé”, un ensemble de méthodes communes qui permettraient d’harmoniser l’évaluation des situations sanitaires dans l’ensemble de l’Union et de coordonner les réponses, a déclaré mercredi son secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères.
“Une des raisons pour lesquelles il y a des mesures parfois différentes, parfois contradictoires, c’est qu’il n’y a pas de méthode européenne commune, de décision européenne commune, pour évaluer la situation sanitaire, pour dire que telle zone est à risque ou pas”, a expliqué Clément Beaune au micro de la radio France Inter.
“C’est une forme d’Europe de la santé qui n’existe pas et qu’il faudrait construire”, a-t-il ajouté.
Les pays de l’Union ont multiplié les mesures nationales au moment du déclenchement de l’épidémie de Covid-19. Encore aujourd’hui, les réponses apportées à des situations sanitaires semblables peuvent considérablement varier d’un Etat membre à l’autre à l’autre.
“Il y a un paradoxe en Europe qui est qu’on a une méthode de milliers de pages pour évaluer le déficit à la huitième décimale et nous n’avons pas les mêmes méthodes pour évaluer les risques sanitaires”, a insisté Clément Beaune.
“Ca doit changer”, a-t-il dit. “Tous les pays reconnaissent aujourd’hui que nous devons avoir ces méthodes communes européennes”, notamment pour éviter les différences d’évaluation.
“Est-ce que c’est parfaitement coordonné, parfaitement harmonisé ? Pour être honnête, non ! Est-ce que ça progresse ? Oui, on n’est pas dans la même situation qu’au début de la crise, où il y avait ces attitudes de fermetures hostiles et non coordonnées” des frontières, a-t-il fait valoir.