L’Algérie a poursuivi ses consultations diplomatiques pour tenter d’oeuvrer à une solution politique à la crise en Libye, en recevant jeudi les ministres des Affaires étrangères italien et égyptien, sur fond d’intense ballet diplomatique.
Le chef de la diplomatie italienne, Luigi Di Maio, s’est entretenu sur la situation en Libye avec son homologue algérien Sabri Boukadoum, puis avec le président Abdelmadjid Tebboune.
« Il est temps de mettre tous les pays et toutes les personnes autour d’une table et de trouver la solution qui permette de garantir la paix dans cette région », a assuré M. Di Maio, cité par l’agence officielle algérienne APS.
Plongée dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est aujourd’hui déchirée entre deux entités: le Gouvernement d’union nationale libyen (GNA), reconnu par l’ONU et basé à Tripoli, et un pouvoir incarné par l’homme fort de l’est libyen, le maréchal Haftar dans l’Est.
Depuis avril, les forces pro-Haftar ont lancé une offensive pour s’emparer de la capitale Tripoli, qui a provoqué une nouvelle escalade de la violence.
« Tout le monde est d’accord pour un cessez-le-feu en Libye », a ajouté le ministre italien qui s’est récemment rendu à Istanbul, à Bruxelles et au Caire dans le cadre d’un regain des efforts diplomatiques internationaux visant à un règlement pacifique en Libye.
Séparément, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, s’est entretenu avec MM. Boukadoum et Tebboune.
« Nous avons discuté de l’importance de l’action commune entre les deux pays pour assister et être aux côtés de nos frères libyens, en rejetant toute ingérence étrangère dans ce pays », a expliqué M. Choukri, cité par l’APS, à l’issue de son entretien avec le président algérien.
« Nous n’acceptons aucune présence militaire étrangère, quelle qu’elle soit, dans les territoires libyens », a-t-il ajouté.
Depuis plusieurs jours, la diplomatie algérienne intensifie les initiatives politiques en vue d’un apaisement de la crise en Libye, pays avec lequel elle partage près de 1.000 km de frontière.
La semaine dernière, le Parlement turc a voté en urgence une motion permettant au président turc Recep Tayyip Erdogan d’envoyer des troupes en Libye, en soutien au GNA.
Lundi, le chef du GNA, Fayez al-Sarraj, s’est rendu à Alger, où il a été suivi par le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.
Soucieuse de rester à « équidistance » des deux camps en conflit en Libye, Alger dit rejeter « toute ingérence étrangère » et a exhorté « toutes les composantes et parties libyennes (…) à un retour rapide au processus du dialogue national inclusif ».
L’Algérie a appelé la communauté internationale à « prendre ses responsabilités » et à « imposer un cessez-le-feu » dans ce pays divisé.
Une conférence internationale, à laquelle a été invitée l’Algérie, est prévue prochainement à Berlin afin de trouver une solution politique en Libye sous l’égide des Nations unies.
AFP