Lors d’un débat ce 21 octobre, les députés ont souligné l’importance de parvenir à un accord sur la future relation entre l’UE et le Royaume-Uni qui ne compromettra pas les valeurs de l’Union
Alors qu’il présentait les résultats du sommet européen des 15 et 16 octobre, le président du Conseil européen, Charles Michel, a expliqué qu’en ce qui concerne les négociations autour du Brexit, l’UE souhaitait avoir une relation étroite avec le Royaume-Uni, mais s’opposerait à un scénario qui verrait le R-U avoir accès au marché intérieur tout en s’éloignant des normes et règlements de l’Union. « On ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre » a-t-il déclaré.
Le négociateur en chef pour le Brexit, Michel Barnier a expliqué que l’UE continuera de poursuivre un accord mutuellement avantageux. « L’attitude de l’Union européenne dans ces négociations n’a pas changée et ne changera pas – elle restera la même jusqu’au tout dernier moment. Nous resterons calmes, constructifs et respectueux, mais nous serons néanmoins fermes et déterminés quant à la défense des principes et des intérêts des États membres de l’UE et de l’Union elle-même. »
L’accord de retrait doit être pleinement respecté
Les députés ont souligné l’importance de parvenir à un accord sans compromettre les valeurs et les intérêts de l’UE.
Iratxe García Pérez (S&D, Espagne) a expliqué qu’il ne fallait pas parvenir à un accord à tout prix : « Monsieur Barnier, vous avez le soutien du S&D dans cette dernière ligne droite pour forger les meilleures relations possibles avec le R-U. Mais il ne faut pas parvenir à ce but en sacrifiant le marché intérieur, par exemple. Nous devrions refuser toute distorsion des règles sur les aides publiques ou sur le dumping environnemental. »
Ska Keller (Verts/ALE) était d’accord sur ce point. Même s’il reste peu de temps pour parvenir à un accord puisque le R-U a décidé de ne pas demander d’extension des négociations, « nous ne pouvons pas pour autant accepter un accord qui mettrait en péril l’intégrité du marché intérieur, nos droits sociaux ou nos normes environnementales. » a-t-elle déclaré.
Dacian Cioloș (Renew Europe, Roumanie) a déclaré que la future relation entre l’UE et le R-U avait atteint un « moment critique » et a exhorté le R-U d’abandonner toute « tactique dilatoire ». L’UE veut et a besoin d’un partenariat solide avec le R-U mais, pour que celui-ci puisse voir le jour, encore faut-il que le R-U se comporte en « partenaire sérieux » a-t-il lancé. « Nous ne ratifierons aucun accord commercial tant que l’accord de retrait n’est pas pleinement respecté – en particulier le protocole sur l’Irlande du Nord. »
Derk Jan Eppink (CRE, Pays-Bas) s’est concentré sur l’industrie de la pêche et de son sort en cas de Brexit « sans accord ». En ce qui concerne la pêche, je pense que les deux parties ont des positions très distantes l’une de l’autre ». S’il n’y a pas d’accord, des négociations bilatérales doivent être une option, surtout pour les petits pays avec un secteur halieutique fort développé, a-t-il expliqué.
Nicolas Bay (ID, France) a dit qu’un Brexit sans accord serait bien pire pour l’UE que pour le Royaume-Uni. « La position de Bruxelles a toujours été de punir le peuple britannique pour leur décision de quitter l’Union » a-t-il lancé.
Plan de relance Covid
Les députés ont aussi débattu d’autres
sujets évoqués par les dirigeants de l’UE lors du sommet, tels que la
pandémie et le budget à long terme.
“Les développements récents ont montré que la crise du coronavirus n’est pas une crise courte” a déclaré Siegfried Mureșan
(PPE, Roumanie), réaffirmant l’engagement de son groupe envers un
accord rapide sur le budget à long terme de l’UE et sur le plan de
relance afin qu’ils puissent être tous deux lancés le 1er janvier 2021.
La gravité de la crise de la Covid-19 rend un budget UE plus ambitieux nécessaire afin de pouvoir protéger la santé publique, la société et l’économie, a déclaré Dimitris Papadimoulis (GUE/NGL, Grèce). « Cessez d’harceler le Parlement européen et de nous accuser par le biais de fausses informations, en disant que nous bloquons l’accord. Pour pouvoir parvenir à un accord, le Conseil doit plus s’aligner sur la position du Parlement. »