L’Union européenne envisage de nouvelles mesures pour lutter contre le terrorisme islamiste. Les propositions ont été évoquées lors d’un sommet virtuel réduit autour des dirigeants français, allemand, autrichien, néerlandais et des présidents de la Commission européenne et du Conseil européen.
Les responsables proposent tout d’abord une réforme de l’espace Schengen portée par le président français. « Toute faille de sécurité à la frontière extérieure ou dans l’un des Etats membres est un risque de sécurité pour l’ensemble des Etats membres », insiste Emmanuel Macron.
Les responsables politiques ont aussi évoqué des mesures contre le radicalisme islamiste. Le président du Conseil européen veut éviter toute ingérence étrangère tout en garantissant les « valeurs fondamentales » de l’UE. Dans cette optique Charles Michel appelle à la création d’un institut européen pour la formation des imams afin de lutter contre les discours de haine et le terrorisme.
Mais cette dernière réponse ne convainc pas Salah Echallaoui, vice-président de l’Exécutif des Musulmans de Belgique. « Si on réduit la lutte contre le radicalisme uniquement à la formation des imams, et à l’approche théologique, je crois qu’on a raté justement la lutte contre le radicalisme », a t-il expliqué à Euronews. Le recteur de la grande mosquée de Bruxelles rappelle aussi les propos des analystes qui soulignent les nombreuses racines du radicalisme.
Intervention du président Charles Michel à l’issue de la vidéoconférence sur la réponse européenne à la menace terroriste
»L’Union européenne, c’est la démocratie, ce sont les valeurs de liberté fondamentales. Cette bataille que nous menons ensemble contre le terrorisme, c’est une bataille pour préserver nos valeurs fondamentales. Nous sommes mobilisés pour travailler afin de renforcer la sécurité. C’est en cela que nous allons, avec les chefs d’État et de gouvernement, avec les ministres, avec la Commission européenne, continuer à progresser pour faire en sorte qu’il y ait plus de sécurité. Et pour faire reculer cette menace terroriste alors que ces dernières années, beaucoup de choses ont été initiées, beaucoup de choses ont été mises en œuvre, mais il était extrêmement important d’observer de quelle manière on peut encore améliorer les choses ».
»Et ce sera le sens de la réunion au niveau des ministres de l’Intérieur qui se tiendra ce vendredi. Ce sera l’occasion de faire le point sur l’état d’avancement, l’étape d’implémentation de ce qui a été décidé parfois depuis plusieurs années. Ce sera l’occasion aussi de voir comment on peut accélérer, préciser, améliorer un certain nombre de processus. Et puis, je m’y suis engagé, nous aurons à nouveau au mois de décembre, au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement, l’occasion de refaire le point pour s’assurer que nous donnons les impulsions politiques et les orientations afin que les progrès soient réalisés ».
»Je mets en avant quelques points qui me semblent importants. D’une part, comme d’autres l’ont dit avant moi, faire reculer l’apologie du terrorisme, combattre farouchement ces messages de haine, cette apologie de la violence: c’est la clé, notamment dans l’espace Internet. C’est le sens d’un travail qui a démarré depuis quelques temps et nous espérons qu’on pourra prendre des décisions formelles pour réussir à retirer très rapidement les contenus terroristes en dehors des espaces Internet ».
»Et puis, un autre point qui me tient à cœur. Parce que je sais que dans beaucoup de pays européens, c’est un vrai sujet: comment peut-on encourager la formation des imams en Europe? Comment peut-on s’assurer de garantir, dans le respect évidemment, la liberté de conscience, la liberté de religion qui est un point extrêmement important en Europe, comment garantir que sur ces valeurs fondamentales, il n’y ait pas d’accommodements possibles, qu’ils soient fermement garanties, fermement protégées ».
»Et enfin il y a un autre élément qui nous tient à cœur, c’est la nécessité de mener le dialogue international. Cela était dit, l’Europe garantit la liberté de conscience, garantit la liberté pour chacun de croire ou de ne pas croire et l’Europe, par conséquent, veut aussi être engagée dans le dialogue international pour ne pas tomber dans le piège de ceux qui tentent d’instrumentaliser, de ceux qui tentent de nourrir la haine, de nourrir la séparation. C’est le sens de l’activité diplomatique intense qu’on va continuer à mener avec des pays en dehors d’Europe pour expliquer quelles sont nos valeurs, pour expliquer notre détermination à agir contre le terrorisme, pour protéger les libertés, pour protéger la démocratie ».
Rédaction avec Euronews
https://fr.euronews.com/2020/11/12/propositions-de-l-ue-contre-le-terrorisme