L’actrice Adèle Haenel accuse le cinéaste, âgé de 55 ans, d’« attouchements » et « harcèlement sexuel permanent » entre 2001 et 2004.
Le réalisateur français Christophe Ruggia, accusé d’attouchements et de harcèlement sexuel par l’actrice Adèle Haenel, a été mis en examen jeudi 16 janvier pour « agressions sexuelles sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité » et placé sous contrôle judiciaire, a annoncé le parquet de Paris.
Le cinéaste de 55 ans, qui conteste sa mise en cause, avait été placé en garde à vue mardi matin dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris le 6 novembre. Sa garde à vue avait été prolongée à l’issue des premières 24 heures. Une confrontation a eu lieu au cours de cette garde à vue, durant laquelle chacun a campé sur ses positions, avait indiqué auparavant à l’Agence France-presse une source proche du dossier.
La comédienne de 31 ans, récompensée par deux Césars, avait tourné sont premier film, Les Diables, avec le réalisateur. Dans une enquête publiée en novembre par Mediapart, elle dénonce « l’emprise » que le cinéaste aurait exercée sur elle pendant la préparation et le tournage du film, puis un « harcèlement sexuel permanent », des « attouchements » répétés et des « baisers forcés dans le cou », qui auraient eu lieu chez lui et lors de plusieurs festivals internationaux, le tout alors qu’elle était âgée de 12 à 15 ans. Les faits, qui se sont déroulés entre 2001 et 2004, ne sont pas prescrits.
Ruggia nie toute agression
Au début de novembre, Christophe Ruggia avait nié toute agression envers Adèle Haenel. Un peu plus tard, dans un droit de réponse à Mediapart, il avait dit avoir « commis l’erreur de jouer les pygmalions avec les malentendus et les entraves qu’une telle posture suscite ». « Je n’avais pas vu que mon adulation et les espoirs que je plaçais en elle avaient pu lui apparaître, compte tenu de son jeune âge, comme pénibles à certains moments. Si c’est le cas et si elle le peut, je lui demande de me pardonner », avait-il déclaré.
Par ce témoignage, Adèle Haenel a ravivé en France les échos du mouvement #MeToo né à Hollywood en 2017 avec l’affaire Harvey Weinstein, producteur américain accusé d’agressions sexuelles par plusieurs femmes et jugé actuellement à New York.
Le Monde