Guilluame Soro est visé par un mandat d’arrêt émis par la justice ivoirienne. (Image d’illustration)
© Sia KAMBOU / AFP
Une nouvelle étape, ce vendredi 17 janvier, dans les poursuites engagées en Côte d’Ivoire contre l’ancien président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, et 17 de ses proches. Le dossier va être examiné à la Cour de cassation.
Depuis la tentative ratée de retour de Guillaume Soro à Abidjan le 23 décembre, près d’une vingtaine de ses proches ou partisans ont été arrêtés et écroués, dont cinq députés. Ils font l’objet d’une procédure judiciaire notamment pour tentative d’atteinte à l’autorité de l’État.
Initialement tous incarcérés à la maison d’arrêt d’Abidjan, certains des 17 soroïstes ont ensuite été envoyés dans différentes prisons du pays, comme Adzopé, Divo ou Toumodi, officiellement pour des considérations de surpopulation carcérale. Selon leurs défenseurs, ce serait plutôt pour éviter une concertation entre eux.
Le député et ancien ministre Alain Lobognon, par exemple, a été transféré à Grand-Bassam. Son épouse, faisant valoir sa nationalité française, a d’ailleurs écrit cette semaine une lettre à Emmanuel Macron dans laquelle elle exhorte le président français à intervenir « pour la libération des prisonniers politiques de l’opposition ».
De son côté, Guillaume Soro, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt émis par la justice ivoirienne, a mandaté deux avocats français pour l’assister. Maîtres Charles Consigny et Robin Binsard ont adressé une lettre, eux, à Alassane Ouattara lui demandant d’intervenir pour faire cesser ce qu’ils appellent « un ensemble d’atteintes aux droits et libertés fondamentaux » et menacent de saisir les juridictions internationales.
Il y a une semaine, Amnesty International publiait un communiqué dans lequel l’organisation dénonçait des perquisitions illégales et des arrestations « suspectes ». « Les autorités ivoiriennes doivent s’abstenir d’utiliser le système judiciaire pour persécuter des dirigeants de l’opposition et des dissidents », disait le communiqué.
« Nous sommes quand même en présence de faits suffisamment graves qui risquaient, s’ils s’étaient concrétisés, de mettre en péril la vie de milliers d’Ivoiriens », avait rétorqué Kobenan Kouassi Adjoumani, le porte-parole du RHDP, le parti présidentiel, qualifiant « d’indécente » la position d’Amnesty International.
RFI