L’opposition slovène a annoncé renoncer à faire voter la motion de défiance qui avait été déposée la semaine dernière contre le gouvernement du conservateur Janez Jansa, de crainte d’un échec.
Karl Erjavec, le chef du parti d’opposition représentant les retraités, “a retiré sa candidature pour le poste de Premier ministre”, en attendant que le vote puisse se dérouler “dans des conditions normales”, a déclaré le Parlement mardi sur son site internet.
Plusieurs élus de l’opposition ont été testés positifs au Covid-19 et n’auraient donc pas pu participer à la séance prévue pour mercredi. Celle-ci ne pouvait se dérouler en ligne en raison du caractère secret du vote.
“Leur absence réduit les chances de succès et l’organisation d’un vote serait malhonnête, injuste et discriminatoire”, avait estimé lundi Karl Erjavec.
La motion, portée par cinq formations de centre gauche, était soutenue par 42 députés sur 90 et l’opposition espérait obtenir l’appui d’un parti de la coalition au pouvoir, le Parti du centre moderne (SMC), pour obtenir les 46 voix nécessaires au renversement du Premier ministre.
Le gouvernement est accusé d’”inefficacité” dans la lutte contre la pandémie, la Slovénie affichant un des taux de mortalité les plus élevés de l’Union européenne.
Ses détracteurs dénoncent aussi “la politique brutale et populiste” de Janez Janza et le risque d’”orbanisation” du pays, une allusion à son allié hongrois Viktor Orban, critiqué pour ses atteintes aux contre-pouvoirs.
Après avoir gouverné la Slovénie à deux reprises dans les années 2000, M. Jansa est retourné au pouvoir début mars 2020, en coalition avec d’autres formations, et a depuis multiplié les attaques contre les médias.
Le Premier ministre a fustigé cette initiative de l’opposition en pleine pandémie, tout en ironisant sur les tergiversations de ses adversaires.