La 17e fortune de France devra-t-elle comparaître devant un tribunal correctionnel ? Une juge du tribunal judiciaire de Paris a en tout cas jugé « nécessaire » un procès pour l’homme d’affaires Vincent Bolloré, pour des faits notamment de corruption au Togo, vendredi 26 février. Elle a en revanche validé une amende de 12 millions d’euros pour le groupe Bolloré, permettant ainsi la fin des poursuites contre la multinationale.
Vincent Bolloré échappera-il à un procès ?
Le tribunal judiciaire de Paris l’a, en tout cas, jugé « nécessaire », notamment pour des faits de corruption au Togo. Un retournement judiciaire qui intervient après l’annonce que le groupe Bolloré paiera une amende de 12 millions d’euros pour clore les poursuites.
Rebondissements au Tribunal judiciaire de Paris. Pour des faits de corruption au Togo, le groupe Bolloré a écopé, vendredi 26 février, d’une amende de 12 millions d’euros pour clore les poursuites. Mais une juge a estimé « nécessaire » un procès contre la personne même de Vincent Bolloré, le patron du groupe éponyme, en raison de la gravité des faits.
Gravité des faits reprochés
Vincent Bolloré, Gilles Alix, directeur général du groupe Bolloré et Jean-Philippe Dorent, directeur international de l’agence Havas, filiale de Bolloré, avaient accepté une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC, sorte de « plaider-coupable » à la française) et le paiement d’une amende de 375 000 euros.
Amende et programme anticorruption
Mais lors de l’audience, la juge a refusé d’homologuer cette CRPC, estimant que les peines étaient « inadaptées au regard » de la gravité des faits reprochés et considérant qu’il était « nécessaire qu’ils soient jugés » par un tribunal correctionnel. Les faits ont « gravement porté atteinte à l’ordre public économique » et « à la souveraineté du Togo », a déclaré la juge.
En revanche, la juge a validé la convention judiciaire d’intérêt public (CJIP) visant le groupe Bolloré, qui prévoit une amende de 12 millions d’euros. La société s’est engagée à verser cette amende « au Trésor public sous dix jours », a précisé le Parquet national financier dans un communiqué.
A cette amende s’ajoute le provisionnement de 4 millions d’euros pour assumer le coût d’un programme de mise en conformité aux règles de l’Agence française anticorruption (AFA), qui réalisera un suivi pendant deux ans, selon les termes de la CJIP.
Il appartient désormais à un magistrat d’ordonner ou non un procès pour Vincent Bolloré, Gilles Alix et jean-Philippe Dorente.
Le reportage « Vincent Bolloré, un ami qui vous veut du bien ? », diffusé en 2016 sur France 2, retraçait le parcours du célèbre homme d’affaires.