La France a convoqué l’ambassadeur de Chine mardi 23 mars pour souligner le caractère inacceptable des insultes et des menaces dirigées contre les législateurs français et un chercheur, ainsi que la décision de Pékin de sanctionner certains responsables européens, a déclaré une source du ministère français des Affaires étrangères, écrit John Irish.
L’ambassadeur en France Lu Shaye avait déjà été convoqué par le ministère des Affaires étrangères en avril dernier pour des messages et des tweets de l’ambassade défendant la réponse de Pékin à la pandémie de COVID-19 et critiquant la gestion de celle-ci par l’Occident.
L’ambassade de Chine a mis en garde la semaine dernière contre les législateurs français qui rencontreraient des responsables lors d’une prochaine visite à Taiwan, ce qui a suscité une rebuffade de la France.
Depuis lors, il a eu une dispute sur Twitter avec Antoine Bondaz, un expert de la Chine à la Fondation pour la recherche stratégique basée à Paris, dans lequel l’ambassade l’a décrit comme un «petit voyou» et une «hyène folle».
« Cela continue d’être inacceptable et a franchi les limites d’une ambassade étrangère », a déclaré le responsable français après que Lu ait été reçu par le chef du département Asie du ministère des Affaires étrangères.
Le responsable, qui a parlé sous couvert d’anonymat, a déclaré que le comportement de Lu créait un obstacle à l’amélioration des relations entre la Chine et la France.
Les États-Unis, l’Union européenne, la Grande-Bretagne et le Canada ont imposé lundi des sanctions à des responsables chinois pour violations des droits de l’homme au Xinjiang, dans le cadre de la première action occidentale coordonnée de ce type contre Pékin sous la direction du nouveau président américain Joe Biden.
En représailles, le ministère chinois des Affaires étrangères a sanctionné plusieurs ressortissants européens, dont le député français Raphaël Glucksmann.
L’envoyé avait été informé de la désapprobation de la France à l’égard de cette décision, a déclaré le responsable français, ajoutant que Lu était «visiblement choqué par le caractère extrêmement direct de ce qu’on lui avait dit» et avait tenté de changer la conversation pour discuter de Taiwan.
Source : Reuters