La France est à quelques jours des élections présidentielles, qui auront lieu dimanche 24 avril, au cours desquelles le président Emmanuel Macron et la candidate d’extrême droite Marine Le Pen s’affronteront. Écrit Dr Boussouf
La question de l’immigration et de l’islam avait une forte présence dans la campagne électorale, jusqu’à précéder les dossiers de l’emploi, de l’énergie et de la santé à l’ère du Covid et atteindre son paroxysme avec le candidat Eric Zemmour.
Eric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon l’élu par fort votes des étrangers, sont sortis, et la candidate d’extrême droite est resté dans la course. Toutes les enquêtes d’opinion donnent Emmanuel Macron vainqueur de ce scrutin , surtout après le grand affrontement de hier soir lors du traditionnel débat télévisé entre les deux candidats.
De plus, les voix de plusieurs personnalités politiques, culturelles et religieuses se sont élevées pour barrer la route à l’extrême droite. C’est la troisième fois que l’extrême droite atteint le second tour des élections, ce qui démontre que les idées de ce mouvement se sont clairement enracinées dans la société.
Si les appels à barrer la route à l’extrême droite chaque fois qu’il atteint le second tour, donne jusqu’au aujourd’hui un résultat en faveur de la France, je ne pense pas que cela sera utile la prochaine fois tant qu’on ne cherche pas à vider les sources de l’extrême droite et le déraciner de ses racines.
Les musulmans qui ont été le bois à réchauffer de la campagne électorale doivent voter massivement contre l’extrême droite et contribuer à les bloquer et jouer sans hésitation le rôle de citoyens, afin de permettre aux principes de la république (égalité, justice et fraternité) de prévaloir et continuer à encadrer la société française.
Mais pour les musulmans, une participation massive aux élections ne suffit plus à vaincre les extrémistes. Il est nécessaire de travailler pour désamorcer le conflit entre l’islam et la société et parvenir à la normalisation finale des relations entre les musulmans et la société, à travers la création d’un discours religieux capable d’un engagement positif avec les autres dans la construction d’une société dans laquelle l’amour, la sécurité et la coexistence prévaloir.
Il est de la responsabilité des musulmans de faire apprécier et respecter l’islam, de le mettre à l’abri des changements politiques, et ne soit pas une matière utilisable pour des campagnes électorales. Il faut répondre clairement aux questions posées par la société et qui constituent son obsession, afin de couper la route aux fossoyeurs et marchands de haine. La laïcité en France doit devenir le cadre de référence de nos pratiques religieuses. Nous devons également chercher à soutenir les forces vives de la société qui embrassent la diversité, le pluralisme et le respect de l’autre, et sont des éléments de stabilité et de prospérité pour la société dans son ensemble.
Nous espérons que ce sera la dernière fois que nous travaillerons pour barrer la route à l’extrême droite et que, dans les cinq prochaines années, nous parviendrons à construire des bases d’une société forte et unie, exempte d’idées d’extrémisme, de haine et le terrorisme.
Par : Dr Abdellah Boussouf -secrétaire général-
Conseil de la communauté marocaine à l’étranger