L’Union européenne prépare un septième ensemble de sanctions contre Moscou, mais il est déjà clair qu’elle ne freinera pas les importations de gaz russe car trop d’États membres ne peuvent pas s’adapter assez rapidement, a déclaré le Premier ministre tchèque Petr Fiala à Reuters.
Fiala a déclaré que les sanctions en cours de finalisation par l’exécutif de l’UE pour accroître la pression sur l’invasion de l’Ukraine par la Russie devaient interdire les importations d’or, élargir la liste des biens à double usage interdits à l’exportation vers la Russie et cibler davantage de personnes.
La Commission européenne devrait être prête à présenter le paquet dans les prochains jours et les États membres pourraient l’approuver immédiatement après, a déclaré Fiala dans une interview.
« Un septième paquet est en préparation, et je pense que c’est un bon cap », a-t- il déclaré. « Ce qui est définitivement problématique, c’est d’inclure l’énergie dans les sanctions, car il faut respecter une règle selon laquelle les sanctions doivent avoir un impact plus important sur la Russie que sur les pays qui imposent les sanctions. »
Fiala a déclaré qu’il n’y avait aucune chance que le gaz soit inclus.
« Je pense qu’il ne devrait pas être là, car un certain nombre de pays dépendent du gaz russe », a-t- il déclaré.
La République tchèque, qui a pris le 1er juillet la présidence tournante semestrielle de l’UE, fait partie de ces pays qui dépendent de la Russie pour la quasi-totalité de ses besoins en gaz.
Dans l’ensemble, l’UE dépendait de la Russie pour 40 % de son gaz avant que Moscou n’envahisse l’Ukraine.
Fiala a déclaré que les Tchèques faisaient tout ce qu’ils pouvaient pour réduire leur dépendance à l’énergie russe, « mais cela n’arrivera pas cet hiver ».
Les six premières séries de sanctions comprenaient des gels d’avoirs et des interdictions de visa pour les oligarques et les fonctionnaires russes, des contrôles à l’exportation, le gel des avoirs de la banque centrale, la suppression des banques du système de messagerie SWIFT et l’interdiction des importations de charbon et de pétrole russes.
Mais les importations de gaz n’ont pas été touchées même au milieu des appels de l’Ukraine à un tel embargo.
Les dernières sanctions sont en cours de préparation au milieu des craintes croissantes en Europe que la Russie puisse prolonger la maintenance prévue du gazoduc clé Nord Stream 1 qui a commencé le 11 juillet et doit durer 10 jours.
Cela étranglerait davantage les approvisionnements européens et perturberait les plans des pays visant à remplir le stockage pour l’hiver, les faisant basculer dans une crise énergétique.
Fiala a déclaré que l’Europe doit être prête à la possibilité que les flux de Nord Stream 1 ne redémarrent pas, en recherchant des sources alternatives d’approvisionnement en gaz, comme le GNL, et être prête à partager les approvisionnements entre les États membres.
Une autre idée qu’il soutient serait de lancer des achats communs de gaz en Europe, mais a averti que cela restait difficile à la fois techniquement et administrativement.
« Je ne veux pas être trop optimiste », a-t -il déclaré, lorsqu’on lui a demandé si les achats conjoints pouvaient commencer dès cette année, ajoutant que les ministres européens de l’énergie discuteraient de la proposition lors d’une réunion extraordinaire le 26 juillet.
