En séjour a Abidjan pour prendre connaissance du dossier leurs clients , Guillaume Soro et de 18 de ses proches détenus en Côte d’Ivoire, les trois avocats Français ont annoncé vendredi à Abidjan la saisine d’institutions européennes et internationales pour dénoncer des procédures et détentions « arbitraires » impliquant leurs clients.
« Nous avons saisi en urgence le Groupe de travail sur la détention arbitraire à Genève au nom de 19 personnes» dont Guillaume Soro, ex-président de l’Assemblée nationale, a déclaré Me William Bourdon, qui conduisait une délégation composée de Me Céline Mokrane et Me Vincent Brengarth du barreau de Paris assistés de leurs confrères ivoiriens .
Au cours d’une conférence de presse co-animé par le collectif des avocats à Abidjan ,Me Mokrane a informé l’opinion nationale et internationale que , le Groupe de travail sur la détention arbitraire (rattaché à l’ONU) a été saisi le lundi dernier « en urgence ». Cette instance comprenant des juristes de haut niveau, peut dans sa décision « sanctionner la Côte d’Ivoire pour de graves mépris d’un procès équitable ».
Me Bourdon par la suite a également fait savoir que différents rapporteurs spéciaux et organismes seront saisis dans les jours avenirs à l’instar de l’Union interparlementaire internationale qui peut prendre une résolution au profit des élus du peuple s’ils ont été jetés en prison au mépris de la Constitution et de la loi notamment ma violation de leurs immunités parlementaire.
Le collectif des avocats de Soro a annoncé un mémoire synthétisant l’ensemble de ces violations qui devrait être adressé aux principaux décideurs européens, aux institutions européennes et internationales : Parlement européen, Conseil de l’Europe, Union européenne et la Commission des Affaires étrangères du Sénat.
Les avocats français de l’ex président du parlement ivoirien ont visité des détenus dans des prisons. Me Céline Mokrane qui a rencontré Simon Soro, frère cadet de Guillaume Soro, a dénoncé une « procédure exceptionnelle à bien d’égards » et des « conditions indignes de détention » qui violent systématiquement toutes les conventions de droits de l’homme ratifiées par l’État de Côte d’Ivoire .
Elle a annoncé par conséquent , la saisine du Groupe de travail sur la disparition forcée. Cette requête va concerner M. Guy Logbo le jeune frère de l’épouse de M. Soro arrêté avec le gardien et dont la destination reste inconnue.
Me Vincent Brengarth qui a eu contact avec Rigobert Soro, a dit que ce commissaire de police proche de l’ancien premier ministre ivoirien , se trouve en prison sans comprendre les raisons ». Son interpellation est intervenue le 30 décembre 2019, une semaine après l’arrestation de pro-Soro accusés de complot contre l’Etat.
Dans la journee de Jmjeudi, Me William Bourdon, a rapporté avoir assisté le ministre conseiller ,Kamaraté Souleymane Koné, entendu par le doyen du juge d’instruction sur les faits de recel, de blanchiment et détournement de deniers publics, avant d’ajouter qu’ il a été « inculpé » par les conseillers de la Cour de cassation commis.
Dans sa démonstration juridique le pecialiste du droit pénal Me bourdon argue que , ce dossier révèle « une servitude de la justice au pouvoir politique, et cette servitude dans ce dossier a atteint une magnitude et une intensité exceptionnelle», tout en faisant observer que l’avocat est un « bouclier contre l’arbitraire».
Outre les freres cadets de Guillaume Soro ,il sied de noter que parmi les détenus, figurent cinq députés, poursuivis pour atteinte à l’autorité de l’Etat et divulgation de fausses nouvelles. M. Soro, lui, est visé par les chefs d’accusation de recel, blanchiment et détournement de deniers publics, puis de complot contre l’autorité de l’Etat.
Au regard de tout ce qui precede ,il sied de noter que Me William Bourdon qui connaît bien l’environnement judiciaire des pays d’Afrique francophone compte usé de toutes les voies recours notamment à l’international pour faire triompher le respect des procédures et dénoncer les violations répétées des droits de l’ensemble de leurs clients .
Le collectif des avocats français et ivoiriens de Guillaume Soro n’ont ménagé aucun effort pour démontrer à quel point les magistrats commis pour traiter ce dossier cherchent a justifier l’injustifiable quand bien même le dossier est vide .Pour la défense de Soro certains juges ivoiriens qui ont prêté serment pour la loyauté et la compétence sont tombés dans le parjure .La connivence entre le judiciaire et l »exécutif est clairement établi aux mépris du principe de la séparation des pouvoirs .
Rodrigue Fenelon Massala – Grand Reporter
Source: Financial Afrik