Les Eurodéputés ont soutenu un projet de législation européenne visant à délivrer plus rapidement des permis de travail et de séjour aux ressortissants de pays tiers et à améliorer leurs droits.
Par 47 voix pour, 13 contre et aucune abstention, la commission des libertés civiles a adopté un rapport mettant à jour la directive sur le permis unique de 2011 qui prévoit une procédure administrative unique pour la délivrance d’un permis aux ressortissants de pays tiers souhaitant vivre et travailler dans un pays de l’UE.
L’année dernière, Eurostat a estimé que d’ici 2070, la taille de la population en âge de travailler de l’UE passerait d’environ 65 % à entre 56 % et 54 % de la population totale de l’UE. Pour les socialistes et démocrates, les travailleurs migrants jouent un rôle clé pour aider l’Europe à faire face aux changements démographiques et aux défis du marché du travail.
Dans le cadre de la révision de la directive sur le permis unique – votée jeudi -, il y aura une procédure combinée, tant pour le séjour que pour le travail, pour les travailleurs non européens. Pour prévenir les pratiques déloyales et abusives des employeurs, les nouvelles règles garantiront également un ensemble de droits afin que les travailleurs non européens soient traités sur un pied d’égalité avec les travailleurs nationaux.
Les députés ont amendé le projet de la Commission pour inclure les travailleurs saisonniers (vérifier vote séparé) ou bénéficiant d’un statut de protection temporaire. Les États membres de l’UE conserveraient le pouvoir de déterminer combien de ressortissants de pays tiers peuvent entrer sur leur territoire pour y travailler.
Les eurodéputés ont fixé un délai de 90 jours pour statuer sur une demande de permis unique, à partir des quatre mois actuels. Ce délai serait réduit à 45 jours si le candidat avait été sélectionné dans le cadre d’un partenariat de talents de l’UE ou s’il était déjà titulaire d’un seul permis dans un autre pays de l’UE. Le permis unique doit être délivré sur support papier et être accessible sous format électronique.
En vertu des règles révisées, il y aura une procédure simplifiée pour permettre au travailleur de changer d’employeur.
Les eurodéputés souhaitent également que le titulaire unique du permis puisse le conserver tout en étant au chômage, pendant au moins neuf mois, sur les trois mois proposés par la Commission, afin qu’il puisse rechercher un nouvel emploi.
Après le vote, le rapporteur Javier Moreno Sanchez (photo) a déclaré : « Nous rendons la procédure d’obtention d’un permis unique aussi simple et rapide que possible. De cette façon, il peut devenir un outil utile pour les entreprises et les travailleurs des pays tiers, répondant rapidement aux besoins du marché du travail et renforçant les voies légales pour rejoindre l’Europe à la recherche d’un emploi. Deuxièmement, nous garantissons l’égalité de traitement des travailleurs des pays tiers par rapport aux travailleurs nationaux, en les protégeant de l’exploitation et d’autres situations illégales, tout en facilitant leur pleine intégration dans nos sociétés ».
Les eurodéputés ont également convenu – avec 53 voix pour, 6 contre et aucune abstention – d’ouvrir des négociations avec les ministres de l’UE sur la forme finale de la loi. La décision devrait être annoncée lors de la session plénière du Parlement européen du 17 au 20 avril. S’il n’y a pas d’objection en séance plénière, les pourparlers peuvent commencer une fois que le Conseil aura adopté sa propre position de négociation.
Sánchez a déclaré : » La migration légale est une solution gagnant-gagnant pour l’Europe. Nous voulons rendre la procédure d’obtention d’un permis unique aussi simple et rapide que possible, afin qu’elle devienne un outil utile pour les entreprises et les travailleurs des pays tiers, en réagissant rapidement. aux besoins du marché du travail et en renforçant les voies sûres et légales pour rejoindre l’Europe à la recherche d’un emploi.
« Nous prenons également des mesures pour empêcher les employeurs de contourner ou d’enfreindre les règles. Ces pratiques abusives compromettent les avantages des opportunités de migration légale. En payant leurs impôts et en contribuant à l’économie et à la société européennes, les travailleurs des pays tiers méritent un traitement égal en termes de droits. C’est pourquoi nous nous battons pour un ensemble de droits garantis pour les travailleurs non européens qui soient égaux aux droits des travailleurs nationaux. C’est essentiel pour empêcher les employeurs d’exploiter les travailleurs et pour empêcher un nivellement par le bas des conditions de travail. »
Image : Photographe : Mathieu CUGNOT Copyright : © Union européenne 2023 – Source : PE