Lors de la session plénière de cette semaine à Strasbourg, le Parlement européen a ouvert la voie aux procureurs pour enquêter sur l’implication présumée de l’eurodéputée grecque Eva Kaili dans une fraude de 150 000 euros remontant à 2015.
Le Parlement européen a accepté à l’unanimité la demande de levée de l’immunité de l’ancienne vice-présidente Eva Kaili, qui est également impliquée dans un autre scandale de corruption connu sous le nom de Qatargate, à la suite d’un vote à main levée des députés européens.
Mme Kaili n’était pas présente lors du vote, mais l’eurodéputé belge Marc Tarabella, également soupçonné dans le scandale du Qatargate, a soutenu la proposition de levée de l’immunité. Kaili et Tarabella ont tous deux clamé leur innocence dans l’enquête sur le Qatargate.
Selon un rapport de Politico, Mme Kaili est accusée d’avoir abusé de son budget officiel en orchestrant un système de faux emplois et de pots-de-vin avec d’anciens assistants.
L’Office européen de lutte antifraude (OLAF) affirme que Mme Kaili et ses associés ont détourné entre 120 000 et 150 000 euros du budget de l’UE.
L’avocat de Mme Kaili, Spyros Pappas, s’est déclaré prêt à engager d’autres actions en justice si le Parlement levait l’immunité de sa cliente. M. Pappas a contesté l’idée que M. Kaili puisse être emprisonné sur la base d’allégations préliminaires et non fondées.
Le parquet européen (OEPP) entend enquêter sur les allégations selon lesquelles l’un des assistants de Kaili n’a pas réellement travaillé pour elle entre 2015 et 2019, que quatre assistants ont présenté de fausses notes de frais et que Kaili a reçu des pots-de-vin provenant du salaire d’un assistant.
La tentative de Kaili de contester l’enquête devant le Tribunal de l’Union européenne a échoué, le tribunal ayant statué en sa défaveur le mois dernier.
Cette décision a été jugée importante par Laura Codruța Kövesi, chef de l’OEPP, permettant à l’équipe d’enquêteurs de poursuivre son travail après la levée de l’immunité de Kaili.
Bien qu’elle soit accusée d’organisation criminelle, de corruption et de blanchiment d’argent, Mme Kaili, ainsi que d’autres suspects du Qatargate, conserve son statut de députée européenne et ses pleins droits de vote.
Outre Mme Kaili, le Parlement a également levé l’immunité de deux autres législateurs grecs.
Le député Georgios Kyrtsos est accusé de devoir de l’argent à l’État grec, tandis que le député Ioannis Lagos, qui est actuellement incarcéré, est accusé d’incitation à la haine sur la base d’une déclaration en ligne faite en 2022.