Le Parlement européen a publié une résolution exhortant les dirigeants politiques de l’Union européenne (UE) et de ses États membres à prendre des mesures immédiates et robustes pour faire face aux cas d’ingérence russe.
Cet appel intervient à la lumière de récentes révélations impliquant des efforts soutenus par le Kremlin pour perturber les processus démocratiques à travers l’Europe.
La résolution, adoptée jeudi, condamne une telle ingérence et souligne la nécessité de mesures de responsabilisation.
Le Parlement est particulièrement préoccupé par des informations crédibles selon lesquelles certains membres du Parlement européen ont reçu une rémunération pour avoir diffusé de la propagande russe.
De plus, certaines personnes étaient impliquées dans le média pro-russe « Voix de l’Europe » alors que la Russie s’engageait dans une guerre illégale contre l’Ukraine.
Les députés exhortent les dirigeants de l’UE et des États membres à faire face à l’ingérence russe non seulement au sein des institutions de l’UE, mais aussi dans l’ensemble de l’Union.
À l’approche des prochaines élections européennes prévues du 6 au 9 juin 2024, il est urgent de s’attaquer efficacement à ces questions.
La résolution met en évidence des cas d’ingérence russe présumée dans divers pays européens, dont la Bulgarie, l’Allemagne et la Slovaquie.
Les députés se sont dits préoccupés par les informations selon lesquelles Maximilian Krah, un eurodéputé de premier plan du parti Alternative für Deutschland (AfD), a été interrogé par le Federal Bureau of Investigation (FBI) américain sur des liens présumés avec des agents du Kremlin.
En outre, l’arrestation de l’assistant parlementaire de Krah en Allemagne, accusé d’espionnage pour le compte de la Chine, souligne encore la gravité de la situation.
Le Parlement demande à l’AfD de divulguer ses relations financières, en particulier avec le Kremlin, et de faire preuve de transparence quant à tout paiement reçu de sources liées au Kremlin.
Les députés soulignent l’importance d’une réponse unifiée et robuste pour contrer l’ingérence de la Russie et d’autres acteurs étrangers.
Tout en reconnaissant que la Russie est la principale source de cette ingérence et de cette désinformation au sein de l’UE, ils soulignent que d’autres pays sont également engagés dans des activités similaires.
Ils affirment qu’une réponse efficace nécessite une approche globale et collaborative impliquant à la fois l’UE et ses États membres.
Afin de renforcer les défenses du Parlement contre l’ingérence étrangère, la résolution propose des mesures visant à renforcer ses protocoles de sécurité intérieure.
Il s’agit notamment de mener des enquêtes internes approfondies pour identifier les cas potentiels d’ingérence et de veiller à l’application intégrale des sanctions internes.
Les députés plaident en faveur d’une formation obligatoire en matière de sécurité pour les députés européens et leur personnel, ainsi que de procédures de contrôle de sécurité renforcées.
En outre, la résolution appelle le Conseil à intégrer les médias soutenus par le Kremlin, ainsi que les personnes responsables de campagnes de propagande et de désinformation, dans le prochain paquet de sanctions de l’UE visant la Russie.
Les députés cherchent à imiter les sanctions imposées par le gouvernement tchèque à l’encontre de la « Voix de l’Europe » et des individus associés à des activités pro-russes.
Ils s’inquiètent également de la délocalisation de ses activités au Kazakhstan et exhortent les États membres de l’UE à empêcher son accessibilité au sein de l’Union.
La résolution du Parlement européen souligne la nécessité d’une action immédiate et décisive pour faire face à l’ingérence russe dans les processus démocratiques européens.
En appelant à des mesures de sécurité renforcées, à la transparence et à des sanctions coordonnées, les députés visent à préserver l’intégrité des institutions et des valeurs démocratiques de l’UE.