Selon un rapport de l’Institute for the Study of War (ISW), les responsables de la sécurité et les chefs militaires russes prônent une escalade de la guerre en Ukraine et rejettent la possibilité de négociations de paix. Malgré des pertes importantes et des gains territoriaux minimes, ces responsables continueraient de faire pression pour une intensification des efforts militaires.
Appel à l’escalade des négociations
Les analystes de l’ISW soulignent que des personnalités russes influentes estiment que l’intensification de l’activité militaire est la seule voie à suivre. Ils soutiennent que la recherche d’un règlement négocié de la guerre en cours n’est pas une option viable. Cette perspective persiste même si la Russie est confrontée à un ralentissement de ses avancées territoriales, les gains quotidiens moyens en décembre 2024 étant réduits à environ neuf kilomètres carrés. Cela fait suite à des mois de lourdes pertes au cours de l’automne précédent.
Le rapport note que même si le président russe Vladimir Poutine a toléré des taux de pertes élevés pour obtenir des gains tactiques limités, les dirigeants militaires pourraient devenir de plus en plus réticents à supporter de telles pertes si les progrès sur le champ de bataille continuent de stagner.
Propositions de mobilisation partielle
En réponse aux défis actuels, les responsables de la sécurité russe préconiseraient une mobilisation partielle. Cela impliquerait de faire appel à des réserves supplémentaires pour renforcer les effectifs et reconstituer les ressources militaires du pays. Ces propositions reflètent le consensus plus large parmi les élites et les responsables de la sécurité russes en faveur d’une intensification des efforts militaires plutôt que d’une désescalade.
Soutien occidental à l’Ukraine
Les alliés occidentaux de l’Ukraine ont réaffirmé leur engagement à soutenir le pays lors d’une réunion du Groupe de contact pour la défense de l’Ukraine, qui s’est tenue le 9 janvier à la base aérienne de Ramstein, en Allemagne . Au cours de cette réunion, les participants ont annoncé de nouveaux programmes d’aide militaire et ont souligné leur détermination à renforcer les capacités de défense de l’Ukraine.
Mécontentement interne en Russie
Le rapport de l’ISW souligne également le mécontentement croissant des milieux politiques et sécuritaires russes face à la longueur du conflit. Certains responsables expriment leur frustration face à la tendance de Poutine à se contenter de demi-mesures, suggérant qu’une approche plus agressive est nécessaire. Malgré cette tendance à l’escalade, les analystes préviennent que le principal défi de la Russie ne réside pas dans le manque de main-d’œuvre mais dans son incapacité à retrouver une mobilité opérationnelle sur le champ de bataille.
Conséquences plus vastes
L’intention apparente du Kremlin de militariser davantage le gouvernement et la société russes suggère un engagement à long terme en faveur de l’effort de guerre. Cela s’inscrit dans le cadre d’objectifs stratégiques plus vastes visant à renforcer le contrôle militaire sur le territoire national, malgré les coûts économiques et humains importants du conflit.
Alors que les appels à l’escalade dominent le discours au sein des dirigeants russes, le rapport de l’ISW met en évidence les erreurs stratégiques inhérentes à cette approche. Si la Russie ne s’attaque pas aux défis fondamentaux qu’elle doit relever, notamment ses limites opérationnelles et son moral en baisse, sa capacité à atteindre ses objectifs reste sujette à caution.