Sans surprise, les électeurs russes ont voté ce mercredi 1er juillet en faveur des amendements constitionnels qui permettront notamment à Vladimir Poutine de briguer deux nouveaux mandats.
Bien qu’encore provisoires, les résultats du référendum sur la Constitution sont sans appel : plus de 74% des électeurs ont voté favorablement aux réformes voulues par Vladimir Poutine, avec une participation supérieure à 50%. Ils correspondent à ce qui était attendu dans ce scrutin organisé malgré le coronavirus.
Ces résultats portent sur 65% des bureaux de vote répartis sur l’immense territoire russe et diffusés par la Commission électorale centrale, alors que les derniers ont fermé à 20h locales (18h TU) dans l’enclave de Kaliningrad, après une semaine de scrutin.
L’enjeu principal de ce vote était la possibilité pour Vladimir Poutine d’effectuer deux nouveaux mandats et de rester au pouvoir s’il le souhaite jusqu’en 2036. Il en a pourtant été assez peu question durant la campagne, les partisans du « oui » préférant insister sur les valeurs conservatrices traditionnelles qui seront inscrites désormais dans la Constitution.
C’est une nouvelle « merveilleuse », se réjouit Elvira. Cette habitante de Moscou a voté « oui » à la réforme, avec un seul objectif : aider le président russe à rester au pouvoir le plus longtemps possible. « C’est lui qui nous redonné une place dans le monde. Lorsqu’il est arrivé au pouvoir, à la fin des années 90, c’était le chaos en Russie. Mais lui, il a relevé le pays, et depuis, grâce à lui, on va de l’avant ! »
L’ambiance est tout autre sur la place Pouchkine, rendez-vous habituel de l’opposition dans la capitale russe, constate notre correspondant Daniel Vallot. Plusieurs centaines de personnes s’y sont retrouvées à la sortie des bureaux de vote pour y dire leur consternation ou même leur colère. « Pour moi, ce vote est illégal, dénonce Margarita, une retraitée. Cela me rappelle l’époque soviétique, quand on vous obligeait à aller voter. J’espère que la jeune génération ne se laissera pas faire, qu’ils iront manifester. »
Au sein de l’opposition, on se prépare déjà à la suite. Aux mobilisations à venir, dans la rue, mais aussi dans les urnes. Avec les élections locales en septembre prochain… et surtout les législatives qui auront lieu à l’automne 2021.
RFI