Ce samedi, des milliers de Libanais ont déferlé dans les rues de Beyrouth, partiellement dévastées par une explosion, pour exprimer leur colère face à la classe politique jugée responsable du drame qui a fait plus de 150 morts et 6 000 blessés.
ur la place des Martyrs de Beyrouth, ce samedi, des milliers de Libanais se sont massés pour demander la démission du gouvernement, jugé responsable de la crise économique et de l’explosion meurtrière qui a ravagé la capitale mardi dernier. On pouvait entendre des « révolution », ou encore des « pendez-les », en parlant de la classe politique.
Beaucoup de jeunes, drapeaux libanais sur les épaules, ont pris part au rassemblement qui a commencé à prendre forme peu après midi. Un gigantesque poing levé et des potences factices avaient été dressés, donnant le ton de la manifestation.
« Nous sommes tous les martyrs de ce gouvernement coupable jusqu’au sang, expliquait José Labaké, 26 ans, au micro de RFI. La première demande est la démission totale de toute personne responsable, ou pas, de l’explosion. Du Premier ministre, au président, au président de la Chambre, chacun, l’un après l’autre. Ils n’ont absolument plus aucune place, ils n’ont plus de crédibilité et plus de valeurs aux yeux du peuple. […] Le président a trahi son peuple à plusieurs reprises mais cette fois c’était la fois de trop. »
Heurts devant le Parlement
L’armée et la police libanaise avaient été déployées en nombre autour de la place, ce qui n’a pas empêché des heurts d’éclater en milieu d’après-midi, a pu constater notre envoyé spécial, Pierre Olivier.
Des manifestants ont tenté de rentrer dans le Parlement. D’ordinaire, la place de l’Étoile, où se trouve l’édifice, est protégée par de grandes barrières métalliques et des barbelés. Pour renverser ces protections fortement gardées, certains protestataires n’ont pas hésité à déchausser les pavés de la route et les lancer sur les forces de l’ordre.
La police anti-émeute libanaise a répondu par des tirs de gaz lacrymogène, mais certains manifestants sont tout de même parvenus à se faufiler dans le Parlement. La police déplore d’ailleurs de nombreux blessés dans ses rangs.
Alors que l’attention des forces de sécurité se concentrait sur le rassemblement de milliers de protestataires dans le centre-ville, des manifestants menés par des officiers à la retraite ont pris d’assaut le siège du ministère des Affaires étrangères à Beyrouth, le proclamant « quartier général de la Révolution ».
Source : RFI