L’envoyé spécial des États d’Afrique de l’Ouest au Mali, l’ex-président du Nigeria Goodluck Jonathan, appelle le mouvement qui conteste le pouvoir dans ce pays à arrêter les manifestations pour “continuer le dialogue” et éviter le vandalisme”, à quelques heures d’une nouvelle protestation.
“J’invite les organisateurs des manifestations à faire preuve de retenue. Toute la communauté internationale sait qu’il y a des difficultés au Mali. Nous tentons d’aider le peuple malien à les résoudre”, a déclaré M. Jonathan lors d’une conférence de presse lundi soir à Bamako.
“Il n’y a donc plus lieu d’organiser continuellement des manifestations. En organisant ces manifestations, on expose principalement les jeunes” et “les biens des Maliens au vandalisme”, a dit M. Jonathan, envoyé spécial au Mali de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Il a estimé que le pays “enregistre des progrès” avec “la mise en place de la Cour constitutionnelle. S’il y a des difficultés, nous devons rester strictement dans le cadre du dialogue”.
L’ex-dirigeant nigérian est arrivé lundi à Bamako pour assister à la prestation des neuf membres de la Cour constitutionnelle, nommés le 7 août conformément aux recommandations de la CEDEAO fin juillet pour tenter sortir le pays de la crise politique.
La Cour constitutionnelle est considérée comme l’un des éléments déclencheurs de la crise politique actuelle, après qu’elle a invalidé fin avril une trentaine de résultats des élections législatives de mars-avril, dont une dizaine en faveur de la majorité du président Ibrahim Boubacar Keïta, au pouvoir depuis 2013.