Le ministre grec adjoint des Migrations, Giorgos Koumoutsakos, a estimé jeudi que le Réglement de Dublin sur la responsabilité du traitement des demandes d’asile dans l’Union européenne (UE) “a échoué” et “doit changer”.
“Le Réglement de Dublin a échoué, il faut le changer”, a indiqué Giorgos Koumoutsakos lors d’un entretien à la radio privée grecque Skaï, au lendemain de l’annonce de la Commission européenne “d’abolir” ce règlement controversé.
La Commission doit présenter le 23 septembre sa proposition de réforme de la politique migratoire européenne, très attendue et plusieurs fois repoussée, alors que le débat sur le manque de solidarité entre pays européens a été relancé par l’incendie du camp de Moria sur l’île grecque de Lesbos, ayant laissé à la rue plus de 12.000 personnes dont 4.000 enfants.
Située aux frontières extérieures dans le sud-est de l’Europe et l’une de portes d’entrée en Europe des milliers de migrants et réfugiés de la Turquie voisine, la Grèce n’a cessé de critiquer le Règlement de Dublin en réclamant plus de solidarité de ses partenaires européens sur ce sujet.
“C’est une conscience commune en Europe qu’il faut qu’on s’éloigne de l’héritage” de ce règlement, a souligné Giorgos Koumoutsakos qui s’est entretenu mercredi à Bruxelles avec des responsables européens sur cette question.
Il a toutefois estimé que les négociations le 23 septembre au sein de l’UE “seraient compliquées et difficiles” car “les intérêts des pays membres ne sont pas les mêmes”.
“Nos intérêts sont tout à fait différents de ceux des pays de Visegrad (Pologne, Hongrie, République tchèque et Slovaquie ndrl), nous voulons une solidarité réelle entre les pays membres et le partage juste du fardeau” migratoire, a-t-il souligné.
Le texte “Dublin III” en vigueur depuis 2013, est un accord entre les membres de l’UE ainsi que la Suisse, l’Islande, la Norvège et le Liechtenstein. Il stipule que la responsabilité de l’examen de la demande d’asile d’un exilé doit incomber au premier pays d’entrée en Europe. Si un migrant passé par la Grèce arrive par exemple en France, ce dernier pays n’est, en théorie, pas tenu d’enregistrer sa demande.
La crise migratoire de 2015 a révélé ses failles et provoqué notamment la colère des pays en première ligne, la Grèce et l’Italie, qui se sont estimés abandonnés par l’Europe.