Le chef des opérations de paix a souligné jeudi la nécessité d’un soutien plus fort, plus cohérent et plus unifié de la part des États membres pour que l’ONU puisse atteindre ses objectifs clés en matière de maintien de la paix.
Les divisions nationales croissantes, associées à des conflits de plus en plus complexes, constituent un grand défi pour le maintien de la paix et de la sécurité, a déclaré Jean-Pierre Lacroix devant le Conseil de sécurité.
« Le maintien de la paix n’est pas une baguette magique pour aider un pays à retrouver la stabilité, mais avec le soutien d’une communauté internationale unifiée, des processus politiques et des accords de paix ont été mis en œuvre », a dit M. Lacroix.
Il a souligné que les opérations de maintien de la paix de l’ONU continuent de jouer un rôle crucial dans la protection des civils pris entre deux feux.
Mandat de protection
« Même lorsque les solutions politiques aux conflits semblent lointaines, les soldats de la paix continuent de protéger la vie de centaines et de milliers de civils dans les pays et les régions où nous sommes déployés », a-t-il précisé.
Les soldats de la paix mettent également les civils à l’abri du danger en préservant les cessez-le-feu, en empêchant la poursuite des combats, et leur présence joue un rôle dissuasif essentiel, a ajouté le chef des opérations de paix de l’ONU.
M. Lacroix a également mis l’accent sur les menaces qui pèsent sur les Casques bleus de l’ONU, notant que 18 soldats de la paix ont été tués par des actes malveillants depuis septembre dernier.
« La mort d’un soldat de la paix est toujours une mort de trop », a-t-il dit.
L’agenda des femmes, de la paix et de la sécurité
La promotion de l’agenda des femmes, de la paix et de la sécurité reste une priorité essentielle du maintien de la paix de l’ONU, a déclaré M. Lacroix, soulignant la nécessité d’impliquer davantage de femmes dans les processus politiques afin de forger une paix durable.
Il a cité l’exemple de la mission MONUSCO en République démocratique du Congo (RDC), dont le soutien actif à la participation des femmes au processus dit de Nairobi a permis une représentation significative dans les consultations entre le gouvernement et les groupes armés.
Des efforts sont également déployés pour parvenir à la parité hommes-femmes dans les opérations de maintien de la paix, les femmes représentant 25,6% du personnel en uniforme en mai dernier. Actuellement, 38% des chefs et 33% des chefs adjoints des opérations de maintien de la paix dirigées par des civils sont des femmes, a ajouté M. Lacroix.
Le haut responsable onusien a réitéré son appel aux États membres pour qu’ils éliminent les obstacles au niveau national et augmentent la participation des femmes au maintien de la paix.
Utilisation de la technologie
M. Lacroix a ensuite souligné le rôle de la technologie et des données dans l’avenir du maintien de la paix, notant la mise en œuvre en cours de la stratégie pour la transformation numérique du maintien de la paix de l’ONU.
« Bien que nous ayons fait des progrès pour que les forces de maintien de la paix soient à l’aise avec la technologie et informées des données, des investissements supplémentaires dans les capacités de données du personnel sont nécessaires pour s’assurer que les données peuvent être effectivement exploitées pour une prise de décision efficace », a-t-il déclaré.
Abordant l’importance de la communication stratégique, M. Lacroix a souligné son rôle dans la gestion des attentes des gouvernements et des populations hôtes.
Il a indiqué que plusieurs missions mènent désormais régulièrement des enquêtes de perception afin de mieux comprendre les attitudes et les attentes locales.
Il a également insisté sur la nécessité de lutter contre la désinformation, citant l’exemple d’une fausse histoire en ligne qui a été rapidement démentie par la mission de maintien de la paix au Mali (MINUSCA).
Il a insisté sur l’importance de disposer des compétences adéquates à tous les niveaux pour lutter contre ce fléau.
S’attaquer aux comportements répréhensibles
M. Lacroix a déclaré que les Nations Unies continuaient à prendre toutes les mesures nécessaires pour répondre aux allégations de toutes les formes de mauvaise conduite, passées et présentes.
« Mettre fin à l’impunité pour toute forme de mauvaise conduite reste un objectif central et nous avons pris des mesures drastiques dans le cas d’allégations sérieuses, y compris par le rapatriement d’unités », a-t-il dit.
Enfin le chef des opérations de paix de l’ONU a appelé les gouvernements à mettre en place des mesures préventives, à appliquer une tolérance zéro à l’égard de toute mauvaise conduite et, surtout, à respecter les droits et la dignité des victimes.
ONU Info