Les députés ont débattu mardi 16 janvier du programme de la présidence belge du Conseil, qui a débuté le 1er janvier, avec le Premier ministre Alexander De Croo.
La Présidente Roberta Metsola a déclaré que le Parlement était prêt à répondre aux attentes des citoyens avant les élections européennes du 6 au 9 juin, afin de rendre l’Europe plus juste, plus compétitive et adaptée à l’ère numérique.
« 2024 sera une année cruciale, durant laquelle nos démocraties et nos libertés seront mises à l’épreuve », a déclaré Alexander De Croo, se référant aux élections européennes, mais aussi à la présidentielle américaine: Si 2024 nous ramène « America first », ce sera plus que jamais « l’Europe par elle-même ». M. De Croo a exhorté les députés à maintenir leur solidarité avec l’Ukraine et leur soutien militaire, en soulignant la nature existentielle de la cause pour les Européens.
Alexander De Croo a également appelé à l’ouverture des marchés des capitaux européens pour encourager l’innovation, et à un accord industriel parallèlement au Pacte vert. « Les politiques climatiques de la Chine et des États-Unis prévoient une abondance d’incitations pour leur industrie. Alors que nous, ici en Europe, nous optons trop souvent pour le bâton », a-t-il déclaré.
En ce qui concerne les migrations, le Premier ministre De Croo a déclaré que le maintien d’une approche plus coordonnée et intégrée de la politique étrangère faisait partie de la solution. À cette fin, il a appelé à un large partenariat avec les pays tiers afin de les aider à se stabiliser.
Le Premier ministre belge a également déclaré que l’UE devait faire tout ce qui est en son pouvoir pour mettre fin aux souffrances en Israël et en Palestine. Il a appelé à l’ouverture de couloirs humanitaires plus sûrs et plus ouverts à Gaza. L’UE doit aider Israël à libérer ses otages et doit aider le pays dans son combat légitime contre l’organisation terroriste du Hamas.
Au nom de la Commission, le vice-président exécutif Maroš Šefčovič a souligné que les élections européennes de juin contribueraient à façonner l’avenir de l’Union et que les travaux en cours sur les principaux dossiers législatifs dans le domaine de la compétitivité, de la gouvernance économique et de la transition écologique devaient rester sur la bonne voie. Il rappelle que la Commission évaluera l’objectif climatique de 2040 en février et présentera une stratégie sur la manière de mieux protéger l’Europe contre l’impact du changement climatique en mars. Un soutien sans précédent à l’Ukraine et une solution à long terme au Moyen-Orient resteront les priorités de l’UE au cours des prochains mois, a conclu Maroš Šefčovič.
Orateurs issus de groupes politiques
S’exprimant au nom de leurs groupes politiques respectifs, Benoît Lutgen (PPE, BE) a regretté que le Premier ministre belge ne mentionne pas les agriculteurs et n’essaie pas de rassurer et de protéger la population européenne. Iratxe García Pérez (S&D, ES) a appelé à ce que le socle européen des droits sociaux intègre le salaire minimum, un salaire équitable et de bonnes conditions de travail, et a invité la présidence belge à respecter l’accord provisoire sur la directive sur les travailleurs des plateformes.
Hilde Vautmans (Renew, BE) a appelé à un approfondissement de l’UE avant le prochain élargissement. Les décisions ne devraient plus être prises à l’unanimité et une armée européenne et un ministère des affaires étrangères de l’UE devraient être créés, a-t-elle souligné. Philippe Lamberts (Verts/ALE, BE) a déclaré qu’aucune pause ne devrait interrompre la lutte contre le changement climatique, qui devrait plutôt être accélérée.
Geert Bourgeois (ECR, BE) s’est félicité de la proposition d’accord industriel et a appelé à davantage de fonds pour l’innovation, la sécurité et les transitions écologique et numérique, ainsi qu’à une réduction des formalités administratives pour les entreprises. Gerolf Annemans (ID, BE) a déclaré que la présidence belge était une « mauvaise nouvelle » car elle « poursuivra un agenda fédéraliste au niveau européen, jusqu’aux élections européennes, qui mettront fin à ce gouvernement de gauche-vert de l’Europe ». Marc Botenga (La Gauche, BE) a mis en garde contre le retour de règles budgétaires strictes, ce qui conduira, a-t-il dit, à de nouvelles coupes alors que la situation sociale est déjà catastrophique.