Le gouvernement arménien a officiellement approuvé un projet de loi initiant le processus d’adhésion du pays à l’Union européenne (UE).
La décision, prise lors d’une réunion du cabinet le 9 janvier 2025, marque une étape importante vers des liens plus étroits avec l’Europe. La proposition, intitulée « Sur le lancement du processus d’adhésion de la République d’Arménie à l’Union européenne », a été présentée par le ministre des Affaires étrangères Ararat Mirzoyan.
Le projet de loi, présenté à l’Assemblée nationale comme une initiative citoyenne, nécessite une position officielle du gouvernement avant d’aller plus loin. Mirzoyan a souligné que les relations de l’Arménie avec l’UE ont été à la fois intenses et multidimensionnelles ces dernières années, englobant divers secteurs de coopération.
« L’UE a démontré à plusieurs reprises son soutien politique à la démocratie en Arménie », a déclaré M. Mirzoyan, soulignant des initiatives telles que le déploiement d’une mission d’observation civile de l’UE pour renforcer l’environnement sécuritaire de l’Arménie. Il a également souligné l’engagement de l’UE à renforcer la résilience économique de l’Arménie et à favoriser des liens plus étroits par le biais d’initiatives en cours, notamment la libéralisation des exigences en matière de visas.
Le Premier ministre Nikol Pashinyan a fait écho à ces sentiments, soulignant la volonté de l’Arménie d’approfondir ses relations avec l’UE « dans la mesure où l’UE le considère comme possible ». Il a cité le lancement des négociations sur la libéralisation des visas et d’autres outils de collaboration comme indicateurs de progrès tangibles.
Cadre juridique et démocratique
Mirzoyan a souligné que l’alignement de l’Arménie sur l’UE est ancré dans des valeurs communes, notamment des traditions démocratiques, des institutions fortes et une base scientifique et économique avancée. Ces éléments font de l’UE un partenaire attrayant alors que l’Arménie cherche à moderniser sa gouvernance et son économie.
Dans son discours, Mirzoyan a également abordé les aspects juridiques du projet de loi, notant qu’il comprend des dispositions visant à assurer la compatibilité avec les cadres existants. Il s’est dit convaincu que l’approbation du gouvernement fournirait une base solide pour faire avancer la proposition.
Le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan a souligné que la décision finale sur l’adhésion à l’UE serait déterminée par un référendum national, garantissant au peuple arménien un rôle direct et décisif dans la définition de la trajectoire future de la nation.
Soutien du public et prochaines étapes
L’approbation du gouvernement fait suite à une importante campagne publique dans le cadre de l’initiative « Eurovote », qui a permis de recueillir des signatures pour demander le lancement des négociations d’adhésion à l’UE. Cette vague de soutien de l’opinion publique reflète un consensus croissant sur les avantages de l’intégration européenne.
La prochaine étape consistera à débattre du projet de loi au Parlement. Si le projet est approuvé par le Parlement, les préparatifs pour un référendum national commenceront, ouvrant la voie à une demande officielle d’adhésion à l’UE. Le processus d’adhésion s’annonce toutefois long et complexe, car l’Arménie devra satisfaire aux critères stricts de l’UE, notamment la gouvernance démocratique, l’État de droit et une économie de marché fonctionnelle.
En renforçant ses liens avec l’Europe , l’Arménie souhaite équilibrer ses partenariats stratégiques et garantir le soutien à ses réformes nationales et à la stabilité régionale.
L’UE a été un partenaire actif dans ce processus, les développements récents tels que le déploiement d’une mission d’observation civile et les discussions sur la libéralisation des visas soulignant la profondeur de la relation. Ces mesures, ainsi que la résolution du Parlement européen de mars 2024 en faveur de la candidature de l’Arménie, soulignent l’intérêt mutuel d’une coopération plus étroite.
Le cheminement de l’Arménie vers l’adhésion à l’UE sera certes graduel, mais la décision du gouvernement d’approuver le projet de loi témoigne d’un engagement clair en faveur de l’intégration européenne. Avec le soutien de l’opinion publique et une feuille de route pour les prochaines étapes, l’Arménie se positionne comme un candidat potentiel à l’adhésion à l’UE, reflétant ses aspirations au développement démocratique et à la modernisation économique.