Le Premier ministre polonais Donald Tusk a appelé l’Union européenne (UE) à rester unie alors que le bloc fait face à la menace d’une guerre commerciale avec les Etats-Unis.
S’exprimant lundi à Bruxelles au cours d’une réunion des dirigeants européens, M. Tusk a averti que les tensions commerciales avec Washington constitueraient un cruel paradoxe pour l’Europe, et souligné le besoin de solidarité pour répondre aux défis posés par son plus proche allié.
« C’est peut-être la première mise à l’épreuve de la solidarité et de l’unité de l’Union européenne dans un contexte très inhabituel, avec une série de surprises qui s’enchaînent de la part de notre plus proche allié », a déclaré M. Tusk, cité par l’Agence de presse polonaise.
Il a mis l’accent sur la nécessité de faire preuve « de sens commun, de calme et de responsabilité » dans la réponse aux éventuels conflits commerciaux. « Nous devons être capables de prendre soin de nos relations avec les Etats-Unis, mais nous devons aussi garder à l’esprit notre propre dignité et notre force. Nous devons indubitablement présenter un front indéniablement uni », a-t-il ajouté.
Les Etats-Unis sont le principal partenaire commercial de l’UE, les pays européens exportant principalement vers les Etats-Unis des produits pharmaceutiques, des voitures et des machines de pointe.
En 2023, l’UE a enregistré un excédent commercial de 85,6 milliards d’euros (88,68 milliards de dollars) avec les Etats-Unis, selon Eurostat. Cependant, le président américain Donald Trump a critiqué ce déséquilibre commercial, évoquant un déficit commercial américano-européen de 213 milliards de dollars en 2024. Il a qualifié ce déficit d' »atrocité » et a promis d’imposer des taxes douanières avec « une certitude absolue » sur les produits européens.
M. Tusk estime que les guerres commerciales sont « une grave erreur » et a décrit la situation comme « l’un des paradoxes les plus cruels » pour l’UE compte tenu de son alliance avec les Etats-Unis. Il a formulé l’espoir que la position « ferme, claire et amicale » de l’UE sera entendue par l’administration américaine.
Xinhua
