Le 23 avril, le Financial Times a cité un porte-parole de la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, confirmant que « les discussions avec les autorités chinoises se poursuivent et sont en phase finale ». Le porte-parole a ajouté que « le Parlement européen a toujours eu l’intention d’obtenir la levée des sanctions et de renouer les relations avec la Chine ». Selon Euronews, Mme Metsola dirige personnellement les négociations et informera les chefs de groupe parlementaire dès que la Chine aura officiellement confirmé la levée des sanctions. Le South China Morning Post a suggéré que des progrès pourraient intervenir « dans les prochaines semaines ».
Bien qu’aucun calendrier officiel n’ait été fixé, la dynamique semble s’accélérer. Politico a rapporté qu’en octobre 2024, David McAllister, président de la commission des affaires étrangères du Parlement, et Engin Eroglu, chef de la délégation chinoise, ont tenu une réunion d’une heure avec des responsables chinois, après autorisation préalable du bureau de Mme Metsola. Il convient de noter que la sous-commission des droits de l’homme du Parlement, rattachée à la commission des affaires étrangères, fait partie des entités de l’UE sanctionnées par la Chine.
Les relations entre la Chine et l’UE ont atteint un creux en 2021, lorsque des sanctions mutuelles ont incité le Parlement à geler l’Accord global sur l’investissement (AGI), longuement négocié. Pourtant, des voies de communication informelles semblent avoir persisté en coulisses.
En mars, le South China Morning Post rapportait que le Parlement européen avait levé certaines des restrictions qu’il s’était imposées. Une directive interne de 2023 interdisait les visites officielles en Chine et en Iran, limitait les délégations et imposait des obligations de notification pour toutes les réunions bilatérales. Mais en février 2025, Metsola a proposé d’abroger ces règles.
Un porte-parole du Parlement a expliqué ultérieurement que les directives initiales avaient été introduites dans des « circonstances très particulières » et étaient devenues obsolètes suite aux réformes de transparence interne adoptées en novembre 2024. Les nouvelles règles imposent la divulgation complète de toutes les réunions avec des représentants étrangers, y compris ceux sous sanctions.
Il est important de noter que l’assouplissement des restrictions ne s’est pas limité à la Chine. Le Parlement a également levé les interdictions de contact visant les responsables du Qatar et du Maroc. Des discussions internes sont néanmoins en cours pour déterminer si de nouvelles directives spécifiques à la Chine et à l’Iran pourraient être justifiées.
Pour l’instant, les discussions avec Pékin se poursuivraient, et la volonté politique du Parlement de reprendre contact est de plus en plus manifeste. Cependant, le dispositif plus large de sanctions reste fermement en place.
La voie vers une désescalade réciproque est incertaine. En décembre 2024, le Conseil européen a prolongé ses sanctions contre les personnes et entités chinoises jusqu’à fin 2025. Un porte-parole du Conseil a récemment déclaré au SCMP qu’il n’était « pas prévu » de lever les mesures liées au Xinjiang. Les analystes suggèrent que tout compromis éventuel pourrait être asymétrique : Pékin pourrait lever les sanctions contre un plus grand nombre de législateurs européens, tandis que Bruxelles ne supprimerait qu’une partie restreinte de ses restrictions.
Pourtant, tout dégel offrirait un signal stabilisateur. Alors que l’escalade des droits de douane américains continue de perturber les échanges commerciaux mondiaux et de mettre à l’épreuve la résilience économique européenne, Bruxelles et Pékin ont tous deux des motivations stratégiques pour renouer le dialogue. Une détente soigneusement calibrée permettrait non seulement de relancer le dialogue politique bilatéral, mais aussi d’offrir aux marchés mondiaux une rare prévisibilité.