L’ancien Premier ministre français et candidat à la présidentielle de 2017 François Fillon a été reconnu coupable, ainsi que son épouse Penelope, suite au verdict rendu par le tribunal correctionnel de Paris ce lundi.
M. Fillon a été condamné à cinq années de prison, dont deux ans fermes, ainsi que 375.000 euros d’amende et dix ans d’inéligibilité pour détournement de fonds publics et complicité ainsi que complicité et recel d’abus de biens sociaux. Sa femme Penelope a pour sa part été condamnée à trois ans de prison avec sursis et une amende de 375.000 euros également.
L’ex-suppléant au poste de député de M. Fillon, Marc Joulaud, a également été condamné à trois ans de prison ainsi qu’à une amende de 20.000 euros et cinq ans d’inéligibilité. Les trois prévenus ont été condamnés à rembourser plus d’un million d’euros à l’Assemblée nationale de dommages et intérêts. Dans le détail, François et Penelope Fillon devront payer 401.000 euros alors que Mme Fillon et M. Joulaud devront payer solidairement 679.000 euros.
Selon le tribunal correctionnel de Paris, en ayant recours à des emplois fictifs, le couple Fillon a détourné à son profit, ainsi qu’à celui de ses enfants, la somme totale de 1.156.000 euros issus de fonds publics provenant de l’Assemblée et du Sénat.
La présidente du tribunal Nathalie Gavarino a déclaré que l’ancien Premier ministre et ancien parlementaire avait « contribué à éroder la confiance » des citoyens, soulignant les « manquements » quant à ses devoirs d' »exemplarité ».
Peu après la révélation du verdict, l’avocat de M. Fillon, Antonin Lévy, a annoncé à la presse présente que son client allait faire appel de la décision. « Nous allons donc nous retrouver face au parquet général. Naturellement cette décision, qui n’est pas juste, va être frappée d’un appel et il y aura un nouveau procès », a-t-il indiqué.
« Le tribunal a considéré qu’il avait le pouvoir de s’immiscer dans l’activité du parlementaire puisqu’il estime avoir le pouvoir et la compétence pour dire si les tâches accomplies par un assistant parlementaire sont utiles ou nécessaires (…) C’est pour nous une atteinte à la séparation des pouvoirs », a pour sa part déclaré Pierre Cornut-Gentille, l’avocat de Mme Fillon.
Ce verdict est rendu dans un contexte particulier puisque le président français Emmanuel Macron a demandé il y a dix jours au Conseil supérieur de la magistrature d’enquêter sur d’éventuelles pressions subies par les magistrats en charge de l’affaire, après les propos tenus par l’ancienne cheffe du Parquet national financier Eliane Houlette évoquant des « pressions de sa hiérarchie », et qui a, depuis, dit regretter ses propos.
Xinhua