Pour la première fois de son histoire, l’École nationale de la magistrature de Bordeaux va être dirigée par une femme et qui plus est, une avocate, c’est à dire une non magistrate. Ce lundi 21 septembre, le ministre de la Justice Éric Dupont-Moretti a proposé le nom de Nathalie Roret, vice-bâtonnière de Paris, pour diriger la prestigieuse école. Un choix qui doit encore être validé par le président de la République, mais qui ne devrait pas apaiser les tensions entre les magistrats et la chancellerie.
Nathalie Roret, 56 ans, avocate pénaliste de formation, est en passe de devenir la première femme qui dirigera l’ENM, l’École nationale de la magistrature. Elle aura pour mission de « dépoussiérer » l’institution et de lui insuffler de « nouvelles orientations » a déclaré le ministre de la Justice. Une feuille de route qui ne devrait pas calmer les tensions entre les magistrats et leur ministre.
Dans un livre publié il y a deux ans, avant de devenir garde des Sceaux, Éric Dupont-Moretti jugeait l’ENM incapable de former correctement les futurs magistrats. Il avait alors demandé sa suppression pure et simple pour la transformer en une école de formation commune des magistrats et des avocats. Dénonçant la proximité entre les procureurs et les juges, formés sur les mêmes bancs.
Mais à un an et demi de la prochaine présidentielle, le temps manque pour une refonte totale de l’institution. C’est donc une ouverture plus douce de l’ENM qu’a choisi la Chancellerie.
À ce propos, l’un des objectifs de Nathalie Roret sera, selon les mots du garde des Sceaux de « rompre avec la tentation du vase clos et de l’entre soi » des magistrats, autrement dit : lutter contre un prétendu corporatisme de l’ENM qui exclurait, de fait, les avocats.
RFI